Avec la sortie prochaine des éditions extended de Ghostbusters et de Suicide Squad, l’intégrité artistique des réalisateurs en général et des studios en particulier est grandement remise en question.
Mission Suicide
Exemple parfait d’une campagne marketing aux fraises et d’une trop grande remise en question de l’impact de l’oeuvre sur le retour financier, Suicide Squad manque la cible dans les grandes largeurs, et ce malgré un concept alléchant. Lésée par les retours négatifs de Batman V Superman au cinéma, la Squad souffre de trop grands remaniements dans le seul but de plaire au plus grand nombre. Pari manqué au vu des résultats.
Toujours avec un atout dans la manche, Warner espérait sans doute sauver les meubles en misant sur une version longue qui, comme pour Batman V Superman, aurait radicalement changé le film et donné une vraie dimension aux personnages et à leurs aventures.
Après visionnage, force est de constater que le pétard mouillé qu’était la version cinéma reste toujours aussi creux et décousu malgré les scènes supplémentaires. 15 minutes supplémentaires, axées essentiellement sur la relation destructrice de Harley et du Joker et quelques lignes de dialogues éparpillées tout au long du film, qui peinent à convaincre sur la légitimité du film.
Le seul changement notable et appréciable est la façon dont le couple Harley/Joker n’est plus perçu de manière unilatérale avec un amour qui ne se ressentait que du point de vue de Harley. Ici, le Joker montre un peu plus de sentiments envers Harley et rapproche leur relation de celle de la version animée.
Who you gonna call ?
A l’inverse, la version longue du Ghostbusters de Paul Feig est une réussite tant elle apporte au film les éléments qui lui faisaient cruellement défaut au cinéma.
Souffrant d’un bashing injustifié sur le web avant sa sortie, la version cinéma n’a fait que confirmé les craintes des fans et donnait lieu à un film poussif surfant abusivement sur le fan service et desservi par l’humour inadapté à la version française.
Tout comme la version extended de Batman V Superman, cette version intensifie les rapports entre les membres de l’équipe, renforce les menaces combattues et laisse le spectateur avec l’impression de n’avoir pas vu le même film qu’au cinéma. Il est fortement recommandé de voir le film dans sa version originale pour profiter pleinement des gags et des dialogues, beaucoup moins efficaces dans la version française.
Avec des films à licence aussi attendus il est évident que les studios misent très lourd sur leurs réussites. Il est pourtant flagrant que les attentes financières ont mené à des choix artistiques hasardeux allant bien souvent à l’encontre de la vision de base du réalisateur. Dans l’histoire, le spectateur est le seul à vraiment souffrir de ces manoeuvres, car la seule impression qui ressort est de se faire avoir sur les grandes largeurs en allant voir une version tronquée, charcutée et ne correspondant en rien au film attendu. Bien que la version allongée puisse parfois racheter le film aux yeux du public, elle peut également enfoncer le clou sur le fait que le long métrage est un ratage total et ne comble aucunement les attentes du spectateur dans une version comme dans l’autre.
BUSTERS:1 / SQUAD:0