Avec ses montagnes russes qualitatives, GOTHAM parvient à nouveau à enthousiasmer le spectateur pour mieux le plonger dans la perplexité l’instant d’après. Les showrunners ont, une fois de plus, gavés leur épisode d’intrigues. Si bien que le quantitatif prime sur le qualitatif. Les différents scénarios exposés dans les précédents épisodes prennent tous fin ici en laissant une porte ouverte à chaque fois.
BOOGIE WONDERLAND
Bullock tiens Alice en détention au central en pensant la protéger de son frère, le chapelier Jervis Tetch. De son coté, Jervis fait l’acquisition d’un repaire aux allures de fête foraine abandonnée dans une scène qui semble fortement inspirée d’un passage du comics The Killing Joke. Puis il va chercher des gros bras pour faire sortir sa sœur du commissariat. Les frères Tweeds entrent alors en jeu sous l’apparence d’une famille de catcheurs décérébrés que le chapelier n’a aucun mal à contrôler sous hypnose. Le sauvetage/kidnapping d’Alice tourne ici à la pantalonnade grotesque et voit tout un commissariat se faire mettre à mal par une bande de catcheurs, faisant à nouveau passer les forces de police de Gotham pour les membres du film Police Academy.
De retour à son repaire avec Alice, dans un décor rappelant la « Tea Party » d’Alice aux pays des merveilles en plus glauque, Jervis prélève du sang de sa sœur avant d’être mis en joue par Gordon et Bullock. Tetch, protégé par les deux frères Tweeds restant, compte sur l’hypnose exercée sur Gordon pour pouvoir s’en sortir en poussant Gordon au suicide, mais ce dernier, après une lutte acharnée avec lui même sort de sa torpeur et se met à couvert. Alice refusant de suivre son frère aux attentes incestueuses, se débat et tombe du balcon où ils se trouvaient. Tetch et les Tweeds prennent la fuite emportant le sang contaminé d’Alice avec eux.
HAPPY FEET
Dans le même temps, on assiste à la fin de campagne électorale du Pingouin, aidé de Butch et de Nygma. Ce dernier n’apprécie pas les manœuvres de Butch, qui achète la campagne et graisse les pattes des électeurs. Il met en garde le Pingouin sur l’utilisation de telles méthodes et lui explique qu’il peut gagner ces élections en comptant sur l’amour et la confiance que lui porte le peuple de Gotham. Butch se sent trahi et voit Nygma comme un rival, prenant sa place aux côté du Pingouin. Amenée maladroitement, cette intrigue a le mérite de montrer sans ambiguïté les relations de force qui s’installent entre les trois hommes. Nul doute que Nygma aura plusieurs coups d’avance sur les deux autres.
MULTIPLICITY
Pour la troisième intrigue, portant sur le clone de Bruce Wayne accompagnant Selina dans sa recherche d’Ivy, on sent bien ici l’histoire prétexte à quelques séquences qui n’ont d’autre intérêt que de montrer les capacités combatives du clone et l’envie que le vrai Bruce Wayne a de savoir si Selina est attirée par lui. Ce sub-plot serait tout à fait dispensable si la cour des hiboux ne venait pas chercher le clone alors qu’il projetait de quitter la ville.
Malgré ses errances narratives et un cliffhanger aussi bâclé qu’expéditif, cet épisode capte notre attention par le truchement de nouvelles pistes pour les intrigues à venir. Tetch reviendra forcément utiliser le sang d’Alice. Nygma affrontera Butch, malgré des forces inégales. Le clone possède toutes les prédispositions pour être un ergot parfait dans la cour des hiboux. Contaminé par le sang d’Alice, dans un final indigeste, il y a fort à parier que Barnes est amené à souffrir dans les épisodes à venir.