Proposant une salve d’effets spéciaux épileptiques, Deepwater est un film qui remplit son quota de divertissement Hollywoodien à grand spectacle. S’éloignant des archétypes du genre, il tente de proposer un style de show destructeur plus axé sur la tension que sur la démagogie visuelle. Malgré de lourds défauts, la mayonnaise réussit à prendre, sans pour autant nous proposer quelque chose de marquant.
Le bémol initial se situe sur le fait que Berg considère certaines choses comme acquises et non besoin d’être traitées visuellement. Il n’arrive pas à saisir le bon sens des priorités narratives dans son scénario. Les relations entre les personnages sont trop effleurées (La relation entre le capitaine et Wahlberg aurait pu être encore plus étayée, et la famille de ce dernier est un enchevêtrement de clichés sur la bonne famille Américaine avec des dialogues cuculs et une annonce initiale de la catastrophe à venir, hyper prévisible). Et mis à par l’omniprésence de Wahlberg, personne sur le Deepwater ne bénéficie d’une écriture scénaristique développé. Les acteurs font le taf mais ne peuvent clairement pas se transcender au vu du peu de potentiel d’acting qu’offre le scénario.
Malkovich et son personnage affichent un dépit inconcevable pour un tel acteur. Le personnage est mal écrit ce qui entraîne des actes complètement incensés de sa part, et des réactions complètement folles. Le film fait perdre de la densité tragique à ses personnages, alors que l’enjeu de Deepwater est avant tout humain avant le matériel. Il effectue à la place une énorme séquence d’introduction, remplie de dialectes autour du fonctionnement des puits pétroliers que l’on peut difficilement saisir si on est pas adeptes du métier.
Visuellement, via un déluge d’effets numérique, le film arrive à être saisissant. Le problème est que le climax technique n’est pas narratif, donc en aucun cas on ne ressent une apogée de la tension chez nos protagonistes. Certaines séquences sont plutôt bien filmées lorsque Berg arrive à capter des plans d’ensembles sur la plate-forme. Le souci ensuite c’est qu’on a une caméra bancale qui se veut avoir un style docu-fiction. Cela marche à moitié mais les tremblements répétitifs de la caméra n’offrent pas une expérience optimale. Malgré tout le film bénéficient d’impressionnants effets spéciaux à contempler au cinéma (Plus aucun intérêt en DVD…)
Deepwater est donc un film inégal, un projet embryonnaire de Blockbuster catastrophe qui réussit à moitié son coup. Via des effets visuels de folie et un rythme globalement bien maîtrisé (même quand il ne se passe rien), il compense l’absence d’écriture des personnages principaux et leur manque de crédibilité évident ainsi que le dommageable oubli de tension narrative.