En prenant le risque de se mettre à dos les fans de la saga de films retracant les aventures de Riggs et Murtaugh, Fox réussi son pari avec ce remake, en rendant hommage à l’histoire originale tout en affirmant sa propre identité.
BUDDY MOVIE
Qu’on le veuille où non, L’Arme Fatale et La référence du « Buddy movie » policier. Il était donc évident, bien que périlleux, que quelqu’un propose un revival de la franchise. La Fox a relevé le défi, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est de très bonne facture. Même s’il est délicat de voir d’autres acteurs incarner les inspecteurs Martin Riggs (Mel Gibson) et Roger Murtaugh (Danny Glover) de la version ciné. Le choix des acteurs est plutôt bon avec Damon Wayans dans le rôle de Murtaugh le flic pantouflard dès suites d’une opération cardiaque, et Clayne Crawford dans le rôle de Riggs la tête brulée aux tendances suicidaires.
En redistribuant les cartes ainsi, les showrunners dépoussièrent un duo de dinosaures et, malgré la conservation des profils de base des deux agents, parviennent à en faire un duo de choc tout aussi efficace que leur modèle cinématographique.
FAMILY BUSINESS
Le reste du cast n’est pas mis de coté et renforce la sympathie que renvoie notre duo. Trish Murtaugh (Keesha Sharp), l’épouse attentionnée de Roger, correspond également à son homologue ciné dans son attitude vis à vis de Riggs, qu’elle aurait tendance à materner.
Jordana Brewster interprète le psy qui suit l’évolution mentale de Riggs dès suites de son traumatisme de la perte de sa femme et de son enfant, tués dans un accident de la route. Le format série permet de donner plus d’importance à ce personnage et accentue le trouble de Riggs et son rapport au danger qu’il représente pour lui et son entourage. Car, là où Mel Gibson campait un loup solitaire dépressif au bord du suicide, la version de Clayne Crawford semble encore plus instable et totalement hors de contrôle.
ALARME FATALE
Le gros point faible de la série réside dans l’incohérence absolue des scènes d’actions. Totalement irréalistes, elles tranchent avec l’aspect concret posé par les relations entres les personnages et viennent au final désamorcer les situations dramatiques, sobres et efficaces, avec des séquences explosives, amplement exagérées. Bien que supportables, elles n’en demeurent pas moins gênantes car hors du cadre réaliste.
Avec de gros points forts, tant sur la narration que sur son interprétation et quelques points faibles, aisément perfectibles. L’arme Fatale parvient à redonner vie aux vieux tontons d’autrefois, sans pour autant les remplacer. Les intrigues policières des épisodes sont anecdotiques et le sujet est véritablement le lien entre deux flics que tout oppose. Ici pas de Cliffhangers insupportables, mais le sentiment d’avoir passé un bon moment avec deux bon potes un peu fêlés, qu’on avait pas revu depuis longtemps. La fibre nostalgique est ici abordée du bout de la lorgnette et ne pose pas de fan-service à tout-va comme on aurait pu le craindre avec cette relecture de personnages gravés dans l’inconscient culturel.