En revisitant le film mythique de William Friedkin, la FOX livre ici une lecture mystique et profonde d’un thème maintes et maintes fois porté à l’écran en lui apportant une dynamique inattendue.
CRISE DE FOI
Avec 3 épisodes diffusés jusqu’à présent, le show a d’ores et déjà posé la trame principale ainsi que les différents intervenants.
Bien plus qu’une vulgaire adaptation du film de base, la série s’appuie plus sur l’angle émotionnel et spirituel de la possession que sur le sensationnel des manifestations démoniaques. Chacun des personnages est ici introduit de la manière la plus naturelle possible rendant l’ensemble cohérent, et donnant du même coup un impact décuplé aux scènes de possessions. Plutôt rares, ces scènes sont efficaces et instaurent un sentiment de menace permanente pouvant surgir à tout moment.
Bien évidemment, qui dit possession, dit scènes gores, et la série n’échappe pas à la règle en prenant malgré tout le soin de ne pas en abuser. Mais l’intérêt de la série réside dans l’efficacité de ses interprètes.
INNOCENT BLOOD
L’intensité d’interprétation du Père Marcus Keane par l’excellent Ben Daniels est remarquable de justesse et renforce la sympathie qu’inspire le personnage et donne toute sa dimension au trouble qui l’anime. Il aide le Père Thomas Ortega, joué par Alfonso Herrera, à venir au secours de la famille Rance. Angela, interprétée par Geena Davis, est la mère de famille qui, inquiète du comportement de sa fille aînée Kat (Brianne Howey), vient chercher l’aide du père Thomas car elle la croit possédée. Bien que ses soupçons s’avèrent exacts, la possession concerne sa fille cadette Casey, admirablement interprétée par Hannah Kasulka.
POSSESSIONS MULTIPLES
Outre le cas de possession subit par la fille Rance, d’autres manifestations démoniaques surgissent peu à peu et la venue du pape en personne semble attirer les démons à Chicago. Grace au format, la série s’affranchit du modèle de base en ne conservant pas que le cas de possession d’une jeune fille, mais en explorant l’église et sa hiérarchie et son attitude face aux cas de possessions. Bien que tout cela sente le déjà vu, la narration évite certains lieux communs du genre tout en assumant les passages obligatoires.
Bien que le rapport au film soit anecdotique il sert de point de départ à une histoire différente. L’atmosphère angoissante, appuyée par des effets réussis, est présente. Bien que certains happening chocs soient dispensables, l’ensemble fait un office convaincant qui parlera aux fans du matériau original comme aux nouveaux venus. A retenir surtout pour la force d’interprétation des acteurs Ben Daniels et Hannah Kasulka.