Série B d’action remplie de testostérone, Mechanic Resurrection est un film d’action divertissant et sans prises de tête, porté par un Jason Statham qui fait ce qu’on attend de lui. Sans tomber dans l’ennui et le déraisonnable (On pense au « Joker » de Simon West qui avait essayé de confier un rôle plus dramaturgique à Statham, sans succès), Mechanic Resurrection reste un film bon dans sa globalité mais souffre énormément des clichés standards de ce type de film.
Ce n’est plus un secret, on sait pertinemment que les Expendables rencontrent souvent des problèmes lors de leurs films d’action solo (Stallone avec Du plomb dans la tête ou Schwarzenneger avec Le dernier rempart en sont des exemples). Malgré l’échec critique et financier d’Expendables III, la côte de ces vétérans de l’action semble remonter grâce à leurs choix artistiques plus sobres et efficaces (Schwarzy avec Maggie (2015) ou Stallone avec Creed : L’héritage de Rocky Balboa (2016) leur permettant ainsi d’éviter des projets filmiques vaseux.
Cela permet d’effectuer une passe d’armes à des acteurs moins âgés, qui tentent de prendre le relais de ces séries B d’action, Jason Statham en figure de proue.
Dans Mechanic Resurrection, Statham fait du Statham. Il prend les commandes du film malgré le casting assez dense pour porter à bout de bras la narration et le rythme du film. Dennis Gansel, pourtant inconnu au bataillon livre globalement un film esthétiquement très propre (le cadre idyllique de la plupart des lieux y aide beaucoup, que ce soit les îles paradisiaques ou la ville de Sydney) avec une réalisation sobre mais efficace.
En multipliant les prises de vues posées et moins intenses que d’autres films du genre comme les Taken, Gansel nous offre des séquences d’actions lisibles, efficaces et sans bavures. Il se permet même de s’offrir une séquence visuellement impressionante (La mission sur le building) qui aurait toutefois mérité une plus grande prise de risque technique, pour appuyer le côté spectaculaire de la mission.
En revanche, scénaristiquement parlant, le film tombe dans les travers du film d’action lambda. Via des dialogues et des retournements de situations pompeux, on a l’impression de voir ce qu’on a déjà vu dans tous les films du genre (La bimbo à sauver, les méchants mafieux Européens de l’est, les missions accomplies avec facilité par un Agent Statham badass mais tellement surréaliste dans son traitement narratif…).
Du coup, le film n’offre rien de novateur et se contente de sortir des choses faciles et sans réflexions. Le film manque aussi cruellement d’intensité narrative, nous offrant trop peu (voire pas du tout) de climax ou de paroxysmes de la tension, faisant alors qu’on se demande pourquoi le film est aussi tendre avec ses personnages.
D’ailleurs, si Jason Statham tient la baraque, Jessica Alba fait le job mais subit clairement l’impact que veut avoir le film. L’actrice devient une part essentielle du cliché à savoir la bimbo canon à sauver, et son jeu d’acteur s’arrête là tellement il est limité. Concernant Tommy Lee Jones, son personnage reste lui anecdotique. On aurait pu le remplacer par n’importe qui pour jouer son rôle et rien n’aurait changé. Il est là essentiellement pour densifier et crédibiliser le casting.
Mechanic Resurrection reste donc un film assez divertissant. On a affaire à une série B qui ne se prends pas la tête mais qui toutefois pêche par son manque d’inventivité et son manque d’envie de nous montrer des nouveautés visuelles pour reconstruire un genre qui tombe de plus en plus dans la facilité. Nous vous le conseillons tout de même, pas forcément au cinéma toutefois…