Vous êtes rédacteur à COYOTE MAG, vous tirez à combien d’exemplaires chaque mois?
Je suis avant tout freelance, ce qui implique que je collabore avec de nombreux magazines. Coyote, donc, mais aussi AnimeLand, Japan Live et j’en passe… Ne faisant pas partie de ces sociétés en tant qu’employé, je suis mal placé pour communiquer sur le tirage de chaque magazine.
Selon les rapports de l’ACBD, le secteur manga est le second en terme de chiffre de vente dans le monde de la BD en France, vous expliquez cela comment?
Tout simplement parce que deux générations ont été élevées aux dessins animés japonais (depuis Goldorak en 1978 à J-One et Wakanim aujour’hui), qui sont les cousins germains des mangas : 7 séries animées sur 10 au Japon sont adaptées d’une BD nippone, donc d’un manga.
A Coyote mag, vous faites tous les festivals mangas en France?
Non.
Le secteur manga a explosé depuis ces dernières années, tant artistiquement qu’en volume, quelles sont les grandes thématiques et tendances qui se sont faits jour année après année, d’après votre livre « histoire(s) du manga moderne ».
Il est difficile de répondre à votre question en quelques lignes, d’autant que vous ne précisez pas s’il s’agit du marché japonais ou français.Mais dernièrement, nous vivons une crise du shônen manga, à destination des jeunes adolescents masculins, qui tournait en rond. Si l’on excepte « Naruto » (terminée depuis) et « One Piece », peu de séries se détachaient du lot. Avec des titres comme « One Punch-Man » ou « My Hero Academia », un nouveau souffle se fait sentir, les auteurs n’hésitant pas à s’affranchir des codes habituels du genre pour mieux le redynamiser.
Le manga comme toute forme artistique possède sa culture mainstream et ses marges ; quelles sont ses marges selon vous ?
Elles sont tellement nombreuses ! Beaucoup sont totalement ignorées du lectorat français, d’ailleurs. Il suffit de se rendre au Comiket pour s’en rendre compte. L’événement, qui se tient deux fois dans l’année, regroupe les créateurs de fanzines, BD indépendantes (et donc pas du tout dans le cadre de publication mainstream) : ils sont des dizaines milliers de visiteurs à se presser pour acquérir les oeuvres proposées par des centaines, voire milliers, d’amateurs. Certains professionnels profitent même de l’occasion pour vendre leurs travaux sans passer par un éditeur, directement « du producteur au consommateur ».
Peut-on toujours lier culture mangas et geeks en France?
Bien sûr, même si c’est difficile de tenir ce raisonnement « simpliste ». D’une part parce que le terme « geek » est galvaudé. D’autre part parce que certains ne lisent et n’auront lu qu’UNE seule série manga dans leur vie (Naruto, Dragon Ball, One Piece…). Mais la BD japonaise se déclinant en dessins animés et en jeux vidéo, on ne peut nier l’inclusion de la culture manga à la culture geek. Comme pour les comics.
Vos derniers coups de coeur en séries, auteurs BD ou personnages mangas?
Jabberwocky, mélange improbable de « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires » et de « Hellboy » version manga.En auteur, je reste un fan absolu de Mitsuru Adachi, qui a su traiter comme aucun autre des relations adolescentes.
Vous vous êtes rendus plusieurs fois au Japon?
Oui.
La culture manga, une culture essentiellement étrangère? Comme les comics…
Oui
Avez-vous des retours de lecture de lecteurs de votre « histoire(s) du manga moderne »?
Oui, grâce à la page Facebook et à l’adresse mail fournie dans les premières pages du livre.
Question subsidiaire: Les maths et la physique ne vous manquent-ils pas trop?
Non. Même si le thème a changé (mangas et non plus sciences), il s’agit avant tout de pédagogie. La seule différence est que je m’adresse à un public attentif désormais.