Dans le paysage cinématographique actuel, saturé de films de super-héros, les témoignages d’acteurs sur leur expérience de tournage fournissent un aperçu fascinant de l’industrie. Michael Keaton, dont la carrière a embrassé des rôles iconiques, du Vautour dans l’univers Marvel à Batman, a partagé son sentiment de perplexité lors de son caméo dans « Morbius« . Il apparaissait en fin de film, téléporté par le sort de Docteur Strange dans No Way Home, dans l’univers Sony (de façon bien incohérente). Invité au podcast Happy Sad Confused de Josh Horowitz, Keaton a révélé n’avoir aucune idée de ce que son personnage venait faire dans la scène post-générique de ce film, soulignant l’opacité entourant parfois ces productions.
« Non. Aucune idée. Rien. Zéro. Et même eux ne pouvaient pas vraiment l’expliquer. On m’a dit : « Regarde, laisse moi t’expliquer », et moi je suis là « Okay, je comprends vraiment pas de quoi tu me parles ou même qui sont certains de ces personnages » (…). Mais c’était compliqué, parce qu’évidemment ils essayaient un peu de préparer le futur. Ils me disaient : « Voilà comment ça va marcher, voilà ce qui va se passer ici », et moi je répondais : « Okay, je le fais, essayons ». »
Ce sentiment d’égarement n’est pas isolé. Teyonah Parris, par exemple, a évoqué une expérience similaire lors du tournage de la scène post-générique de « The Marvels« , mettant en lumière une tendance où les acteurs se retrouvent à exécuter des scènes sans en comprendre le contexte complet ou l’impact futur sur l’univers partagé.
La situation de Keaton, riant presque de sa confusion, est révélatrice des défis que posent les tentatives d’entrelacement complexe des multivers, comme illustré par les récents échecs de « Morbius » et d’autres projets ambitieux. La difficulté de préparer le futur de ces univers cinématographiques sans perdre les acteurs et le public en chemin semble être un écueil majeur.
Les commentaires de Keaton, ainsi que ceux d’autres acteurs, jettent une lumière critique sur la manière dont certains films de super-héros sont conçus et commercialisés. Les échecs relatifs de « Morbius« , « Madame Web« , et d’autres au box-office témoignent d’une certaine lassitude du public face à une surabondance de contenus semblables, souvent au détriment de la clarté narrative et de l’originalité. Le Spider-Verse de l’univers Sony est déjà voué à mourir. Se voulant être un univers partagé entre les plus grands rénégats de l’univers Spider-Man, le tout a accouché de plusieurs souris. Après avoir saboté Venom et Carnage, Morbius est un vampire family-friendly et Madame Web un long-métrage qui semble avoir été fait par une IA.
Alors que l’industrie du cinéma continue de naviguer dans cette ère des super-héros, l’expérience de Keaton offre une occasion de réflexion sur l’importance de la cohérence et de la communication claire dans le développement de ces univers complexes. Les futurs projets comme « Kraven the Hunter » et « Venom 3 » seront-ils capables de renverser la tendance ou suivront-ils le chemin tracé par leurs prédécesseurs ? Seul le temps le dira.