18 ans après Charlie et la Chocolaterie où le monde entier a pu découvrir Johnny Depp dans le rôle de Willy Wonka, Warner fait appel à Paul King, cinéaste spécialisé dans les divertissement familiaux en prises de vues réelles, pour donner vie à l’origin-story de Willy Wonka avec Timothée Chalamet dans le rôle principal. Sur fond de chocolats, sucreries et fantaisies – Paul King apparaît comme la personne idoine pour mener ce projet avec brio. Le cinéaste Anglais est peut-être l’un des derniers réalisateur capable d’avoir cette direction artistique colorée, pop et fantasque qui colle à l’imaginaire de Roald Dahl. Le nouveau papa de Paddington délivre en effet un long-métrage divertissant, frais, un poil naïf et candide mais que ça fait du bien de se laisser porter face à une production pareille !
De suite, on nous propulse dans un in medias res. On ne prend pas de gants et l’intrigue débute vite sur les chapeaux de roues dans des morceaux musicaux très jolis mais qui manquent d’une touche de sensationnel que l’on pourrait avoir dans The Greatest Showman par exemple. Ensuite, Paul King déroule sa savante maîtrise du divertissement. La façon de raconter l’histoire de Wonka se fait façon livre ouvert, les gadgets servent la narration, les effets visuels donnent un sentiment de proximité avec le cinéma de George Méliès, tout se fait à base d’éléments imbriqués, de surimpression, de véritable souci du détail.
Repensez au livre pop-up de Paddington dans le deuxième opus de l’ourson et vous obtenez l’épine dorsale de Wonka. un chemin narratif tout tracé mais constamment magnifié par des idées artistiques qui fourmillent de détails. Une déconstruction sans cesse du décor façon planches de Broadway. Le registre du feel-good est toujours sublimé chez Paul King, façon distribution de sourires tant tout semble artificiel mais profondément sincère (que de paradoxes). Le propre de ce genre de long-métrage, c’est que vous n’aurez pas de méchants bien méchants ni même de situations paniquées pour les protagonistes – mais on parvient vraiment à fermer les yeux sur tout ce qui se passe pour se laisser porter par cette inondation de chocolat.
Du côté des interprètes, si l’on ressent effectivement le flegme d’un Hugh Grant qui n’a pas peur de montrer publiquement son ennui profond d’incarner un Ompa-Lompa en CGI, Timothée Chalamet parvient à se détacher de son jeu caricatural des premières minutes pour, au final, ne faire qu’un avec Wonka. Il restera néanmoins quelques distorsions avec ce qui se déroule dans le film Charlie et la Chocolaterie en 2005 notamment sur l’enfance – heureuse – de Wonka avec sa mère (divine Sally Hawkins malgré son temps d’écran réduit). Quid de son père, le vilain dentiste anti-bonbons ?
Pour conclure, on peut sans difficulté se dire que le film de Paul Feig réussit avec force de s’imposer comme le divertissement familial de Noël par excellence. Un film frais, amusant et souriant qui vous fera sortir de salle avec la banane.
