Critiques

La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur : Critique d’un Battle Royale politique

Hunger Games © Lionsgate

Après ses trois milliards de dollars au box-office mondial, la franchise Hunger Games fut de retour au cinéma après neuf ans d’absence. Exit Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) et Peeta Mellark (Josh Hutcherson), ce préquel se concentre sur la jeunesse de Coriolanus Snow, le mythique dirigeant tyrannique de Panem et son ascension au pouvoir. Au moment de la dixième session des Hunger Games, le jeune Coriolanus va devenir le mentor officiel de l’une des participantes du jeu – la chanteuse du District 12 Lucy Gray Bird (Rachel Zegler). Snow va évidemment s’éprendre de la jeune prolétaire du district ce qui va entraîner de nombreux événements sur leur chemin commun. 

On prend la même recette des Hunger Games et on recommence d’une autre façon – le principe est ici d’ériger, de construire, de donner de la substance à ce monde dystopique, tout en renforçant son protagoniste. Donald Sutherland (Snow âgé) est parvenu a écraser la saga de Francis Lawrence par son charisme, faisant de lui un méchant intéressant politiquement parlant. La ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur lui rend hommage, observant une véritable évolution au fil des 2h45 de long-métrage. Le cinéaste prend le temps d’instaurer une vraie histoire visuelle en plusieurs parties pour ne laisser aucun développement de personnage hasardeux et aucune sous-intrigue sur le bord de la route.

La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur – Lionsgate

Ce nouvel Hunger Games va plus loin dans le propos dystopique qui faisait le sel de la saga. La romance teen-movie est légèrement laissée de côté au profit d’un véritable message social sur la cruauté de la caste riche envers celle issue des Districts. Sans cesse la réalisation prend soin de dénoncer et séparer les individus voire même dans l’espace (Les pauvres sont exhibés par les riches… dans un zoo). Bien loin de leur célébrité dans la quadrilogie originale, c’est bien Coriolanus qui va impulser de nouvelles idées pour dynamiser l’emprise télévisuelle autour des jeux qui était jusque là en train de s’estomper. 

Le long-métrage fait également la part belle à plusieurs personnages très intéressants et qui représentent la cruauté de cet ancien Panem pré-Snow. Que ce soit le Dr Volumnia Gaul (Viola Davis), Lucretius « Lucky » Flickerman (Jason Schwartzman) ou Highbottom (Peter Dinklage), chacun remplit son rôle à merveille. Coriolanus évolue de façon graduelle et efficace. On peut constater au fil des parties la trajectoire interne de sa psychologie et sa violence morale qui commence à monter en flèche.

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Rachel Zegler porte également bien le film sur ses épaules. Bien que courte, la scène des Hunger Games marque par sa violence et son caractère épuré. Francis Lawrence fait de son film quelque chose au propos politique bien plus vaste que son propre socle. Résulte de tout cela un film plutôt divertissant et efficace pour un dimanche pluvieux à passer au cinéma.

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