Six ans après l’horrible The Last Knight et cinq ans après le sympathique reboot Bumblebee, les Transformers se sont offerts une petite pause prolongée afin de revenir en grande forme. La saga des jouets Hasbro est l’une des franchises qui divise le plus le public. Cette fois-ci, exit Michael Bay et Mark Wahlberg tout comme Hailee Steinfeld. Nouveaux personnages (joués par Anthony Ramos, Dominique Fishback, Luna Lauren Velez) et nouvelles races de Transformers, les Terrorcons, Maximals et Predacons viennent garnir ce Rise of The Beasts. Et le lifting drastique opéré s’avère être à la fois rafraîchissant et un peu trop aseptisé.
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La méthode Bay devenait de plus en plus horrible et néfaste pour la franchise des robots. Après un premier volet réussi, un second gentiment crétin et un troisième film spectaculaire, le quatrième opus, plus sombre, aura marqué un virage appréciable dans la franchise. Or, le choix de faire complètement partir en vrille l’univers en mêlant robots, chevaliers, nazis et un Anthony Hopkins cabotinant inutilement comme jamais aura été un sacrilège pas permis.
Le lifting opéré par Bumblebee fut novateur puisqu’on a assisté à un vrai road-movie pour teenagers avec un petit côté feel-good. Dès lors, l’annonce de Rise of The Beasts avait le lourd intérêt de nous ramener vers le spectacle. Et du spectacle, il y en a.
Le film propose quelques sympathiques séquences d’actions et surtout un final démentiel où ça pète dans tous les sens. Les scénaristes ont aussi essayé de nous fournir quelques surprises de tailles (Une mort inattendue au milieu du film) mais tout est rapidement sacrifié sur l’autel du grand spectacle. Les personnages humains pâtissent, par ailleurs, de l’omniprésence robotique. Si on pouvait s’attacher aux protagonistes de Shia Labeouf (ah oui ?), Mark Wahlberg et Hailee Steinfeld, Anthony Ramos n’arrive pas à porter le film sur ses épaules. Seul les robots dominent l’espace scénique.
Les choix scénaristiques, en dépit d’un scénario MacGuffin, sonnent mieux. L’introduction des Maximals est réussie tout comme les motivations de certains Autobots, qui nous donnent des indications sur les choix empruntés par Bay. Seule ombre au tableau : Optimus Prime apparaît comme un personnage renfermé et agressif, à mille lieues de son attitude dans la franchise Bay. Une sensation et un choix dont on a du mal à s’accorder au début.
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Rise of The Beasts se perd, par moments, dans quelques encablures narratives qu’il ne maîtrise pas. La majeure partie du film fait partir les héros dans une quête inintéressante. Hasbro n’ont encore pas compris que ce sont les robots qui font le spectacle et que la narration en toile de fond de Noah, sa famille et Breanna Diaz (jouée avec les pieds) ne nous intéresse pas. Reste aussi un surprenant crossover avec une autre franchise surprise qui fond encore plus Rise of The Beasts dans le bourrin et le décérébré. Pour les gros fans des précédents opus, voir une bagarre finale légendaire en mode Avengers : Endgame avec le remake du fameux « Arrival to Earth » de Steve Jablonsky saura vous appâter pour passer un moment de cinéma explosif mais satisfaisant.