Squid Game de Hwang Dong-Hyuk fut la série Coréenne événement de l’année 2021. Après avoir longtemps erré dans les bas-fond d’Hollywood, Squid Game a su faire son trou sur la plate-forme Netflix. Alors que le postulat de départ n’a strictement rien d’exceptionnel (le thème de la lutte des classes enveloppe toute la série), c’est le fait de convertir des jeux d’enfants en scènes de tueries de masse qui a attisé la curiosité des millions d’abonnés sur Netflix. Si les critiques ont été correctes, sans plus avec le show (à contrario de nous qui pensons qu’en plus de ne pas être exceptionnelle, la série est dangereuse), l’unanime succès populaire a directement appelé Netflix à reconduire une deuxième saison.
Squid Game est devenu un véritable phénomène culturel faisant d’elle un truc bien trop surcoté. Au point où il y a même eu des pop-up stores éphémères qui ont ouvert en France, où certaines personnes sont allés jusqu’à se taper dessus pour y rentrer plus vite. Il y aura ensuite une adaptation de la série en show télévisé, et celle-ci a connu déjà plusieurs grosses polémiques.
Rappelons que la première partie se concluait sur un climax d’envergure : Gi-Hun, le gagnant du Squid Game Coréen, s’apprêtait à partir pour les Etats-Unis mais a rebroussé chemin après un appel mystère avec l’un des organisateurs des jeux. Depuis, il n’y a eu que peu de teasings sur cette seconde saison, mais elle va bel et bien arriver.
Auprès de Deadline, Hwang Dong-Hyuk a déclaré que la dynamique sociale présente en Corée du Sud (une élite supérieure en tous points financièrement parlant qui toise de haut la majorité de la population qui lutte pour s’en sortir) était semblable à de nombreux autres pays autour du globe, exportant de facto le concept Squid Game à l’international.
Le créateur de la série a par ailleurs confirmé que dans la saison 1, les VIP ont mentionné que le « jeu coréen de cette année est spectaculaire », ce qui implique que l’élite masquée composée de privilégiés profite d’un jeu similaire dans différents pays. Si la série mère fonctionnait, alors le concept peut s’étendre à l’échelle du monde avec d’autres cultures. Compte tenu de la grande faiblesse narrative de la première saison, exporter les jeux en gardant comme arc narratif pivot la quête de Gi-Hun pour démanteler le réseau est, sans nul doute, l’unique moyen pour la série de s’en sortir et de proposer quelque chose qui fasses sens.
Le problème « Casa de Papel » avec son concept qui s’épuise se présente naturellement. Le risque pour Squid Game est le même : épuiser le filon du concept jusqu’à sa racine. En transformant le cynisme de la série en un vrai thriller, les spectateurs pourraient dès lors profiter d’une sacrée bouffée d’oxygène. Mais ce renouveau comporte aussi un risque. Les décors Sud-Coréen participaient au petit cachet de la série. Habitués à un panel de personnages dont ils se sont habitués (avant leurs décès progressifs), le défi réside aussi en la capacité de la seconde saison de faire Gi-Hun un point d’ancrage plus solide pour le spectateur.
Quoi qu’il en soit, le risque d’apporter bon nombre de changements peut être salutaire afin que la série puisse gagner en intérêt de façon continue. Reste cependant à savoir comment tout ceci sera amené.