Est-on réellement dans un gros fiasco au box-office pour ce film qui n’a pas d’Assurancetourix ?
Tout le monde ou presque est tombé sur Astérix et Obélix : L’empire du milieu (sauf nous) de Guillaume Canet, un des films les plus chers de l’histoire du cinéma Français avec ses 65 millions d’euros de budget. La superproduction Pathé avait le lourd défi de s’imposer en salles de cinéma afin de permettre la viabilité d’autres films du même acabit. Seulement, beaucoup auront reproché au long-métrage son humour raté et ses effets spéciaux limites ainsi que son histoire pas forcément intéressante. Au contraire, nous soulignons l’histoire enfantine et légère qui ne se prend pas la tête ainsi que le coeur mis à l’ouvrage pour livrer des décors réussis.
Avec un budget aussi massif, Pathé films a immédiatement fixé un seuil à franchir pour le long-métrage au box-office : 6 millions d’entrées, à minima. Astérix semble bien parti pour ne pas franchir cette étape, mais s’en rapprocher le plus possible. Le film a cumulé 1,8 millions de spectateurs en première semaine, 1 million pour la seconde, 756.000 pour la troisième et 514.000 pour la quatrième semaine. Les dernières prédictions de cinedirectors pour la cinquième semaine ne sont pas tendres avec les Gaulois. Ecrasés par l’arrivée de Creed 3 qui devrait dépasser le million de spectateurs et la solidité d’Alibi.com 2, le film devrait emmagasiner 255.000 spectateurs supplémentaires et arriver aux 4.5 millions de spectateurs.
La fin de parcours un peu en-dessous des 5 millions semble probable. Le film serait donc le quatrième de la franchise Astérix, derrière Mission Cléopâtre (14.6 millions), Contre César (8.9 millions d’entrées) et Astérix aux jeux olympiques (6.7 millions). Il bat cependant très facilement Astérix et Obélix : Au Service de sa Majesté qui s’était crashé avec seulement 3.8 millions d’entrées.
En plus de ses entrées Françaises, Astérix et Obélix : L’empire du milieu cumule actuellement 936.000 entrées dans le monde. A l’heure actuelle, la totalité des recettes s’élèves à 36 millions de dollars, soit près de 33 millions d’euros. Il reste 32 millions à rembourser alors que le film est en fin de parcours.
Selon le Monde, le film n’enregistre pas la totalité d’un billet de cinéma vendu dans ses recettes. Elles se partagent entre la TVA, des taxes diverses de soutien à l’industrie du cinéma, à la SACEM et au CNC, une part pour l’exploitant de la salle. Le reste, environ 40% est remis au distributeur. Aussi, c’est pour cela que la barre des 6 millions est considéré comme un minimum syndical par Pathé : c’est-à-dire assurer un minimum de pertes qui puisse être rattrapée par l’exploitation vidéo, DVD et Blu-ray de l’empire du milieu.
S’il y a encore moyen pour le Blockbuster Français d’enregistrer des sous (notamment à l’international), le fait d’avoir atteint – à peine – la moitié de son budget vers la fin de son exploitation Française n’est pas gage de sérénité, loin de là.
Pour les distributeurs, la note sera inéluctablement salée. En revanche, pour Guillaume Canet, tout va bien. S’il a touché, selon les chiffres avancées par différents médias Français, 500.000 euros comme rémunération fixe, il a aussi glané 0.69 centime par ticket de cinéma vendus (=3.5 millions d’euros). En résumé, avec tous ces chiffres, le dernier Astérix et Obélix reste toujours dans une santé extrêmement précaire et aura besoin de très bons chiffres internationaux et une bonne exploitation vidéo pour tenter de limiter la casse, même si les dégâts sont déjà assez importants.