Un an et demi après « Super-héros malgré lui » et deux ans après l’adaptation osée de Nicky Larson, Philippe Lacheau et sa bande sont de retour pour la suite d’un long-métrage qui est l’ADN de leur humour : Alibi.com. Le premier film (2017) avait tout du postulat de la petite comédie Française franchouillard réadaptée avec l’humour gaguesque et moderne de la troupe. Insuffler un second opus était là un exercice périlleux puisque la simple redite ne pouvait pas être employée. Alibi.com 2 reprend là où nous avons laissé le premier : Greg et Flo vivent toujours ensemble et s’apprêtent à se marier. Greg a parallèlement fermé son entreprise d’alibis. Il va être forcé de s’employer pour un dernier mensonge lorsque il devra présenter à sa compagne ses parents, incarnés par Gérard Jugnot et Arielle Dombasle.
En cinq jours d’exploitations, le long-métrage de la bande à Fifi est déjà un solide succès avec près de 809.232 spectateurs en seulement 5 jours d’exploitations. La comédie dépasse déjà Astérix et Obélix : L’empire du milieu qui a attiré 764.679 spectateurs ses cinq derniers jours, portant son score à 2.6 millions de spectateurs, bien en-dessous encore des 6 millions espérés. Force est de constater qu’Alibi.com 2 réussit l’audacieux défi de ne pas retomber dans les mêmes souliers que le premier opus. Quitte à essayer, potentiellement, de nous livrer quelque chose de différent, le film se jette à toute vitesse dans le politiquement incorrect sans jamais devenir vulgaire, et multiplie les gags qui font mouche en quelques secondes.
Solidement ancré dans ses racines comiques, le film est une gigantesque parodie vivante, avec un gag presque toutes les dix secondes. Moderne et habité par une volonté de multiplier les références filmiques par des touches réussies de scénario, Lacheau joue avec habileté sur le rythme de son film. Chaque acteur maîtrise son personnage et s’en donne à coeur joie pour dynamiter les codes de la comédie, en étouffant les écueils de l’histoire plan-plan du mariage pour quasiment singer les codes borderlines qui faisaient la sève de la franchise Babysitting.
Le film se mue rapidement en gros bordel comique bien réussi et joue avec les invraisemblances. Alibi.com 2 va plus loin, fait plus gros et plus fort. Impossible de ne pas avoir quelques bons éclats de rire face à des caricatures qui font souvent mouche tant tout le monde est dompté par l’unique mission de faire rire.
Si chaque acteur s’en sort avec les honneurs, force est de constater que l’un d’entre-eux tire son épingle du jeu par son extraordinaire auto-dérision : Didier Bourdon. L’ex-inconnu continue de faire rire l’assemblée avec son personnage de beau-père beauf. Lacheau sait extraire la sève comique de chacun de ses acteurs pour leur laisser quasiment carte blanche : Faire de leurs personnages des caricatures. Les blagues ne sont jamais déviantes car elles ne tendent qu’à exagérer les personnages en les transformant en simples simulacres des caricatures que l’on s’en fait. Tout le monde est moqué et en prend pour son grade, personne n’est laissé sur le bord de la route.
Excellente comédie et farce gaguesque, Alibi.com 2 revient aux sources de l’humour de la bande à fifi. Après un premier acte plutôt sage, tout part en vrille dans une seconde partie survitaminée, et ça n’est pas pour nous déplaire.