Cinéma

WILLOW : Le retour du grand Aldwin, la magie en moins

Beaucoup de fans du long métrage de Ron Howard attendait le retour du plus petit des grands sorciers avec un mélange d’espoirs et de craintes, c’était sans compter sur Disney et sa fâcheuse tendance à nuire à la nostalgie que peut porter le matériau de base en voulant à tous prix actualiser un univers qui ne se prête pas à l’actualisation.

La série ne fait qu’effleurer la magie.

Retour donc dans le monde enchanté de Willow, ou se rencontre pêle-mêle: trolls, lutins, sorciers et créatures, dans un univers de light fantasy. Plus léger que Le Seigneur des Anneaux, il n’en est pas moins ouvert à l’exploration d’un lore fourmillant d’éléments hors du commun. D’innombrables possibilités offertes par ce type de monde, tant sur le plan narratif que visuel, et pourtant Disney et ses gros souliers nous sert une énième série sans âme, aussi vite vue qu’oubliée.

Bien que le personnage soit attachant, Boorman ne remplace pas Madmartigan.

Là ou le film avait su marquer les esprit par une véritable identité et une authenticité, tant dans le récit que dans les personnages qui lui donnent corps, la série enchaine les lieux communs et les personnages fades et sans dimension. Même Willow, toujours incarné par Warwick Davis, peine à convaincre dans cette succession de scénettes dénuées de réel interêt et enjeux, autre que sauver le monde d’une menace invisible et secourir le prince en détresse.

Même si on la voit venir à des kilomètres, la romance entre les deux personnages est assez convaincante, dommage qu’elle soit autant forcée d’entrée de jeu.

Car, la dessus aussi, Disney n’y va pas avec le dos de la cuillère et nous balance du mâle toxique, faillible et facilement manipulable à gogo. Cela pourrait ne pas être un problème, si c’était fait correctement et avec parcimonie. Des personnages développés avec les pieds dans un monde sensé être immense mais dans lequel il suffit de marcher tout droit pour tomber sur ce qu’on cherchait par le plus grand des hasards, cela fait sauter les potards de l’inconsistance du récit. En cela, Disney fait très fort et parvient constamment à repousser les frontières du vide.

Aussi agaçant que peu charismatique, Graydon est sans nul doute le pire personnage de la série.

Même sur le plan sonore, on est loin du chef-d’oeuvre. Si le thème du film est repris par moments et légèrement retravaillé, les covers de fins d’épisodes tapent systématiquement à côté et ont des relents de séries pour ados des années 2000. Ici encore, un manque d’identité assez frappante qui plombe un peu plus un ensemble déjà très faible.

Le pauvre Warwick Davis tient la cabane à lui tout seul.

Vous l’aurez compris, la série n’apporte rien de neuf et au lieu de replonger avec plaisir et nostalgie, ou tout simplement découvrir l’univers merveilleux de Willow, elle nous propose un spectacle indigeste et cousu de fil blanc, tenu par des personnages et des enjeux quasi transparents. Ce ne sont pas les maigres rappels au film et le teasing d’un Madmartigan qui ne reviendra certainement jamais qui changent la donne, et le spectateur est une nouvelle fois amené à consommer un contenu sans saveur qui mise tout sur le succès de son prédécesseur sans jamais chercher à s’en démarquer.

Le vrai point faible de la série, c’est l’absence de Madmartigan.

Outre quelques belles images et une morale progressiste qui convaincra certainement un public jeune et peu exigeant, la série avance dans le vide et ne suscite aucune attente. Attention encore une fois, la mise en avant du progressisme et de l’évolution des moeurs et de l’inclusivité n’est pas un problème, pour peu qu’il soit dosé et intelligemment travaillé, dans cette série, il n’a pour but que d’attirer le chaland et de plaire sur des éléments creux qui camouflent maladroitement le vide du récit. Economisez votre temps et regarder le film.

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