Ce fut l’un des films probablement le plus attendu de la phase 4. Deux ans après la mort de Chadwick Boseman, l’interprète de T’Challa, la franchise Black Panther a longtemps hésité avant d’aller de l’avant. Balloté entre différents choix (recaster le comédien, utiliser des CGI de Chadwick), le studio a finalement opté pour rien du tout en prônant la continuité de l’histoire sans son acteur vedette. Résultat, dans une ouverture très efficace et parfaitement gérée, la mort de T’Challa est gérée en hors-champ et le personnage meurt de maladie. On assiste ensuite à des funérailles. Là où l’entièreté du MCU aurait pu lui rendre hommage, Marvel a choisi la simplicité et la pudeur (comme le souhaitait probablement Boseman qui voulait, sur son lit de mort, que Black Panther lui survive).
Au final, c’est Shuri qui a endossé le costume de son frangin dans une évolution de personnage qui est apparue comme très intéressante. Les fans du film sont apparus globalement satisfaits du résultat final (84% d’avis positifs sur l’agrégateur de critiques Rotten Tomatoes). Le film a cumulé 820 millions de dollars de recettes à l’international dont 430 millions rien qu’aux Etats-Unis. Un score bien en dessous du premier opus qui avait rapporté 1.3 milliards de dollars de recettes. De plus, Black Panther premier du nom avait cassé la baraque grâce à un buzz très positif, là où Wakanda Forever est très vite retombé comme un soufflet, emporté par la déferlante Avatar : The Way of Water, sorti à peine un mois plus tard.
Il n’est donc pas si insensé de le souligner : Black Panther : Wakanda Forever est une déception au box-office compte tenu des attentes élevées de Marvel Studios. Un loupé qui ne devrait cependant pas mettre en péril un éventuel Black Panther 3 avec Ryan Coogler. Dans le classement global des plus gros succès au box-office, le film vient se positionner à la 95ème position, entre Shrek le Troisième (2007) et Coco (2017).
Une déception lorsqu’on compare les différents films de la phase 4 de chez Marvel : Docteur Strange 2 a bien cartonné avec 955 millions de dollars de recettes, le pathétique Thor : Love and Thunder aussi avec 760 millions et Spider-Man : No Way Home a explosé les compteurs avec 1.8 milliards de dollars de recettes. Wakanda Forever a aussi mis au tapis les premiers longs-métrages de la phase 4 qui, sortis en pleine pandémie de covid-19, oscillaient entre 300 et 500 millions de dollars de recettes pour des lourds budgets (Black Widow, Shang-Chi, Eternals).
En revanche, selon des chiffres Box Office Mojo, le film a coûté 250 millions de dollars de recettes hors coût marketing. Une somme rondelette qui peut-être gonflée si l’on prends en compte les reshoots dus à la blessure de Letitia Wright qui a forcé l’équipe à tourner sans elle. Le marketing, selon certaines estimations, pourrait avoir grimpé jusqu’à 200 millions de dollars. Au total, certains Insiders et médias révèlent que Wakanda Forever était rentable à partir de la barre des 900 millions de recettes emmagasinées.
Boundingintocomics.com a même révélé que Disney aurait retiré des fonds destinés à la publicité de Lightyear et Strange World pour renforcer celle de Wakanda Forever. Les 900 millions de recettes étaient espérés par la firme aux grandes oreilles comme un minimum syndical.
La faute en partie au marché Chinois qui a purement et simplement interdit Wakanda Forever sur son territoire à cause de la relation LGBTQ+ entre deux Dora Milaje : Aneka (Michaela Coel) et Ayo (Florence Kasumba). Une privation très importante pour le film, qui aurait, selon les estimations, encaissé près de 150 millions de dollars supplémentaires. Ainsi, 820 millions pour une licence comme Black Panther, c’est un résultat qui ne plaît pas du tout à la firme de Mickey.
En règle générale, la phase 4 a déçu les fans… Et le studio. Aucun film n’a dépassé le milliard de dollars de recettes au box-office sauf No Way Home qui est une coproduction Sony. Le long-métrage de Ryan Coogler était donc celui qui galvanisait une attente exponentielle et un souhait de réussite encore plus grand. Nul doute qu’après toutes ces déceptions, le grand début de Kang dans Ant-Man and The Wasp : Quantumania sera scruté de près !