Après treize années de longs reports en cascade et d’une attente devenue quasiment exponentielle, le Blockbuster ultime “Avatar : La voie de l’eau” est arrivé dans nos salles de cinéma ce mois de Décembre. Mystérieux pendant une large partie de sa campagne promotionnelle on sentait James Cameron investi d’une mission : en distiller le moins pour maximiser les réactions des gens au cinéma, offrir le plus possible de cadeaux en pleine séance. La voie de l’eau galvanisait aussi toutes les attentes au niveau du box-office : allait-on connaître un nouveau séisme dans le cinéma mondial avec un film capable de faire tomber les records ? Commençons à entrer dans le sujet qui nous intéresse : Que vaut ce Avatar : La voie de l’eau ?
Un scénario (presque) similaire au premier opus
Avatar 2 désamorce tous les vilains parti-pris et préjugés que l’on peut avoir sur le scénario du premier film. Fort de son futur univers étendu (jusqu’à Avatar 5), James Cameron et l’équipe technique se voient l’obligation de construire quelque chose de cohérent et sur une longue durée. Le modèle semble simple mais bien choisi : La colonisation spatiale. Et, par conséquent, le retour des humains sur Pandora pour y établir une Terre bis et y exploiter ses ressources. Il ne faut pas limiter le Blockbuster à ce simple état de fait. Le film s’impose comme étant presque avant-gardiste. Outre parler du déchaînement de l’homme sur un état naturel qui ne lui appartient pas (et qui fait forcément écho à aujourd’hui), Avatar 2 est avant tout un film sur la famille tant les enfants de Jake et Neytiri prennent de la place dans cette histoire, voire les premiers rôles. Le point de vue de Miles Quaritch, le vilain, est aussi beaucoup plus nettement étoffé que dans les premiers films. Même si son retour se fait de façon bizarre, James Cameron parvient à donner une certaine saveur à cet antagoniste qui donne lieu aux forts moments de climax du long-métrage.
Jake et Neytiri prennent une dimension crépusculaire. On sent petit à petit que la saga est en train d’amoindrir leurs rôles pour quasiment préparer les spectateurs à leurs départs. On sent bien le schéma narratif longue durée de James Cameron : Par plusieurs ellipses narratives, les enfants sont voués à remplacer leurs parents. Idem du côté de Quaritch avec un personnage mystérieux.
En 3h15, la voie de l’eau prend tranquillement le temps d’équilibrer son intrigue pour que tous les personnages et tous les nœuds essentiels de l’intrigue soient accomplis avec succès. Mais il y a tellement à raconter que le scénario se permet parfois des apartés qui sonnent comme de vilaines caisses de résonance avec l’intrigue du premier film. De l’unobtainium du premier film, on arrive à une sève “régénératrice” tirée directement de la glande d’un animal. Le problème avec ce film c’est que la balance du premier, où les scientifiques montraient qu’il n’y avait pas que du mauvais chez les humains, est quasiment absente de ce deuxième opus. Les humains sont tous pourris.
Dans l’idée, Avatar 2 transforme brillamment l’essai. James Cameron pose les bases d’un univers étendu avec succès et nous donne littéralement envie de voir la suite.
Entre moments de bravoure et de dramaturgie, le tout fonctionne
La grande force d’Avatar : La voie de l’eau réside en sa capacité à doser parfaitement l’émotion, l’action spectaculaire et les légers moments d’humour. James Cameron adopte un parfait jeu d’équilibriste et remplit totalement son film avec des pointes de climax bien senties. Véritable pamphlet contre l’influence de l’homme sur les territoires qui ne lui appartiennent pas, Avatar 2 est une réussite en tous points.
Malgré tout, on sent venir à des kilomètres certains choix scénaristiques d’envergure, même si cela reste bien amené.
L’aspect technique du film tutoie évidemment les sommets de ce que l’on fait de mieux dans le cinéma moderne. Pour une fois, la technologie du HFR n’apparaît pas comme malvenue (coucou Gemini Man) et la 3D conserve son intérêt tant l’image joue constamment avec son spectateur. L’image magnifie chaque pan du décor et chaque instant de l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Les plus beaux moments du film résident en nul doute dans ses versants contemplatifs et tout l’arc narratif chez les Avatars aquatiques.
Avatar : La voie de l’eau réussit son audacieux pari : Marquer une nouvelle fois les spectateurs, treize longues années après son prédécesseur. Le public attends maintenant avec impatience sa suite, prévue dans deux ans.