Black Panther : Wakanda Forever est arrivé dans nos salles de cinéma ce Mercredi avec un difficile travail, probablement le plus compliqué de l’histoire du MCU : Reconstruire son univers et sa mythologie du Wakanda sans son iconique Black Panther puisque le comédien Chadwick Boseman est décédé en Août 2020 des suites d’un cancer du côlon. S’est ensuite enchaîné plusieurs problèmes de production, où l’actrice Letitia Wright s’est lourdement blessée sur le tournage, entraînant des reports en cascade du film.
Force est de constater que Wakanda Forever réussit le difficile jeu d’équilibriste et transforme partiellement l’essai. Il reste un film du MCU presque standard sur de nombreux points mais se permet de belles saillies émotionnelles et transcendances de réalisations qui sont particulièrement notables. Pour commencer, l’hommage à Chadwick Boseman est bel et bien réussi. Pudique, humble, modeste, le deuil de T’Challa est fait en hors-champ, de façon à ne s’attirer aucun voyeurisme mal placé. Tout s’effectue dans un silence des plus total. Marvel a tranché dans le vif en excluant totalement un nouvel acteur ou un procédé similaire avec Carrie Fisher pour Star Wars 9. Chadwick est décédé sans avoir tourné une scène de Wakanda Forever et le film a pu dignement s’ouvrir sur son décès et l’hommage qui s’en est suivi.
L’histoire commence après ce court interlude émotionnelle costaud. Shuri est particulièrement ébranlé de la mort de son frère, Ramonda, portée par une divine Angela Bassett est aux commandes du Royaume. On met en place de nouveaux enjeux propres au MCU : Le Wakanda entre en conflit avec le monde (ou plutôt l’inverse) et la menace des Thunderbolts (Valentina Allegra de Fontaine) commence à pointer le bout de son nez. Seul hic, ce besoin de garantir la continuité du MCU vient freiner cette parenthèse qu’est Wakanda Forever. Les segments entre Ross et De Fontaine n’apportent rien si ce n’est un teasing un peu malvenu.
Namor (Tenoch Huerta) nous est enfin introduit et le personnage demeure une belle surprise de ce film. Le comédien de 41 ans apporte du charisme au rôle du sub-mariner même si son écriture flirte un peu avec des ambivalences. Jamais méchant à proprement parler mais parfois gratuitement cruel, on ne sait pas encore quel sera son rôle exact dans la suite du MCU mais un retour semble plus que jamais d’actualité. Sinon, Wakanda Forever réussit amplement son objectif initial : Faire la part belle à tous les personnages secondaires du Wakanda.
Shuri devient tête d’affiche du projet, Okoye (Danai Gurira) gagne en importance et s’octroie l’une des trajectoire scénaristique la plus intéressante du film. Enfin, M’Baku (Winston Duke) et Nakia (Lupita Nyong’o) remplissent de véritables rôles de composition bien étoffés par rapport au premier opus.
En dépit de quelques faiblesses scénaristiques, Wakanda Forever nous offre réellement un rythme de bonne facture, quelques surprises inattendues que Marvel ne nous avait pas offert depuis Avengers : Infinity War et un casting qui se donne toutes les peines du monde à assurer avec maîtrise l’hommage au défunt Chadwick Boseman. Le tout, encore une fois, avec une sobriété exemplaire. Inéluctablement, il s’agit là du meilleur film de la phase 4 des studios Marvel et le film de Ryan Coogler tape sans forcer dans le haut du panier.