Les 3 premiers épisodes de la nouvelle série Star Wars, Andor, sont enfin disponibles depuis mercredi dernier sur Disney+, et les avis se succèdent en flux continu sur les médias sociaux.
Bientôt un an après la sortie du Livre de Boba Fett, qui n’avait pas autant fait l’unanimité que son homologue Le Mandalorien, Andor avait toutes les cartes en main pour réussir, s’affranchissant de l’esprit « chasseur de prime » auquel s’adonnaient les dernières séries Star Wars pour se tourner vers une époque plus sombre et méconnue de la saga, revenant cette fois-ci aux origines de son protagoniste, Cassian Andor, et de toute une époque qui introduira les évènements de la saga originale.
Armé d’un solide casting muni de Diego Luna (Cassian Andor), Stellan Skarsgard –Pirates des Caraïbes, Chernobyl –, Fiona Shaw –Harry Potter-, Adria Arjona – 6 Underground, Morbius – ou encore Kyle Soller – Poldark, The Keeping Room– Andor a également misé sur la qualité de sa réalisation, plaçant Tony Gilroy –Jason Bourne, Star Wars Rogue One– à la tête du projet et de la lourde tâche de satisfaire un public qui en attend beaucoup, faute d’œuvre cinématographique à voir sur grand écran.
ANDOR : UN DEBUT AUX AIRS DE RENOUVEAU
Bien que les spectateurs les plus impatients ne puissent s’empêcher de pointer du doigt un premier épisode qui pourrait traîner en longueur avec des allures d’un début de série Kenobi, il n’en demeure pas moins important d’en saisir toute l’originalité : le premier épisode semble introduire doucement mais sûrement, une intrigue aux abords fragiles mais qui s’épaissit au fil du scénario, se dévoilant davantage sur le second épisode tout en dévoilant intelligemment ses protagonistes.
Andor se distingue notamment par son ambiance ambivalente, tantôt lugubre et sombre, tantôt emplie de couleur et de vie, animée par les différentes planètes que Cassian est amené à parcourir lors de son périple. Une ambiance qui se mêle brillamment à un manque notable de scènes de combat a contrario des deux séries mentionnées plus haut, qui pérennise l’esprit pesant et le suspense qui planent sur le devenir du héros. Ainsi, les quelques scènes de combat qui rythment ces trois premiers épisodes semblent plus tragiques et décisives, tels des dénouements importants qui composent le scénario principal ; un schéma narratif gagnant qui rappellera indubitablement au spectateur attentif les attraits d’un Jason Bourne, l’ensemble accompagné d’une bande-son mûrement choisie qui étaye parfaitement les ambiances des moments clés du scénario.
Enfin, Tony Gilroy n’a su rien laisser au hasard, s’épanchant au début de la série sur de multiples personnages et intrigues aux allures un peu brouillonnes pour en finalité les faire se rejoindre sur l’histoire principale et terminer sur deux simples analogies : l’aventure actuelle de Cassian Andor et sa vie au cours de sa jeunesse passée.
Les trois premiers épisodes évoluent ainsi de manière réfléchie et dosée, faisant perdurer le scénario pour en introduire ses scènes d’action aux moments cruciaux, mêlant revers de situation et tragédies avec brio. Au final, on y suit un Cassian Andor aux mœurs douteux, impulsif, et survivant au travers de ses recels, bien loin du Héros de la Rébellion que l’on a pu connaitre, mais qui correspond parfaitement à l’ambiance générale qui régit ce début de série. Andor semble tout à fait rompre avec les habitudes de ses prédécesseurs, délaissant l’action et l’humour ponctuel pour s’emprunter des airs de film d’espionnage, entremêlant suspense et doute. Une retouche originale qui donne à cette nouvelle série Star Wars des airs de renouveau, mais qui n’est pas sans rappeler l’ambiance tout aussi lugubre des débuts de Rogue One. Un cocktail gagnant pour un début de série parfait qui saura, au terme d’un troisième épisode dynamique et impeccable, laisser un spectateur satisfait et surtout impatient de connaître la suite d’une intrigue désormais solide qui s’épaissit de plus en plus.