Le patron de Sony aime bien les emphases, mais il n’a qu’à moitié raison.
Venom 2 est sorti dans un contexte particulier. Arrivé sur nos écrans de cinéma en Octobre 2021, le long-métrage d’Andy Serkis n’a ému personne pour ses qualités cinématographiques et s’est distinctement présenté comme l’un des pires films de l’année. Entre son traitement complètement loupé du personnage de Cletus Kasady a.k.a Carnage et cette « bromance » malsaine entre Eddie Brock et le Symbiote Venom, le film aura cumulé le mauvais goût pendant sa courte durée de 1h30 et les prises de risque assez absurdes. En revanche, le succès aura été total au box-office avec un solide score de 506 millions de dollars de recettes, en prenant en compte le fait que de nombreux cinémas étaient encore fermés à cette période et que le covid sévissait toujours dans de nombreux pays.
Les dirigeants de la firme ont qualifié Venom 2 de « crash test » pour essayer de marquer le coup du retour des spectateurs en salles. Même si le film est nul, c’est un succès qui aura permis à Sony de lancer un autre mastodonte quelques semaines plus tard avec Ghostbusters : Afterlife.
La comédie d’aventure aura enregistré 200 millions de dollars de recettes, un bon score après les multiples reports du film depuis la pandémie. Bombant le torse, Sony considère que c’est grâce à leurs prises de risque que l’industrie du cinéma a relevé la tête (en occultant au passage les 1.9 milliards de No Way Home co-produit avec Disney). Aujourd’hui, le monde du cinéma fonctionne normalement et aura permis de solides succès, comme celui de Top Gun : Maverick et son 1.2 milliards de dollars de recettes. Voici ce qu’a déclaré Josh Greenstein de chez Sony :
« Quand nous avons commencé à sortir des films en octobre dernier, il n’y avait vraiment pas d’autres grands films. Tout le monde avait poussé ses grands films à cette année, à cet été. Nous avons pris un gros pari en mettant Venom en salles. Ensuite, nous avons doublé la mise avec Ghostbusters. Ensuite, notre plus grand pari a été lorsque tous les autres mâts de tente ont fui, nous avons triplé avec Spider-Man – notre plus grand et le plus important morceau de propriété intellectuelle. Il y a tellement de presse sur Top Gun en ce moment. C’est comme, ‘L’industrie du cinéma est de retour!’ D’une manière étrange, je dirais que Top Gun profite de notre tir. Venom est le début de cette histoire qui permet à Top Gun de faire le genre d’affaires qu’il a fait. Ces choses ne se produisent pas du jour au lendemain. C’est un ensemencement. »
Ce que le Boss de Sony ne sait pas, c’est que le succès d’un film passe aussi par sa qualité. A bon entendeur.