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Analyses

Venom 2 : Comment Sony a massacré le personnage de Carnage

Venom : Let There Be Carnage - Sony Pictures ; Marvel Studios
Venom : Let There Be Carnage - Sony Pictures ; Marvel Studios

/Attention : Spoilers sur Docteur Strange 2 ci-dessous/

Venom 2, sorti en Octobre 2021, a introduit en grandes pompes le très attendu personnage de Carnage, incarné par le talentueux Woody Harrelson. Pourtant, le Symbiote meurtrier a été massacré, édulcoré et rendu complètement ridicule (comme la quasi-totalité du film en même temps). Très loin de sa nature violente des comics, Carnage s’est transformé en méchant bas de gamme, la faute à la volonté de Sony Pictures de faire un film PG-13 pour rameuter le public en salles. Résultat : Plutôt que de créer un vrai univers alternatif pour les méchants de Spider-Man, brut et violent, on se retrouve avec un univers indigeste qui part littéralement en vrille. Preuve en est, Sony prépare actuellement des spin-off sur Madame Web ainsi que sur El Muerto, un catcheur inconnu au bataillon. Kraven est toujours en tournage et devrait bientôt arriver lui aussi. Le chasseur est un personnage prometteur mais, malgré un talentueux cinéaste derrière la caméra (JC Chandor), le futur traitement du méchant ne rassure personne.

Carnage (Cletus Kasady), est probablement le méchant le plus violent de l’univers Marvel. Cinq fois plus meurtrier et brutal que Venom, on aurait légitimement dû assister à un festival de violence. Pourtant, preuve que Sony et Andy Serkis ont littéralement vomi sur son personnage, toute son origin story n’est résumée qu’au détour d’une scène bien ratée.

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Venom 2 [Copyright] Marvel Studios
Venom 2 [Copyright] Marvel Studios

Kasady est un meurtrier avant même sa majorité. Lors de ses six ans, il tue sa grand-mère en la poussant dans les escaliers afin de voir si elle était capable de voler. Il s’amusait ensuite à faire subir les pires tortures au chien de ses parents, ce qui l’a conduit à devenir un enfant battu. Envoyé dans un orphelinat à la suite de la mort de sa mère et l’emprisonnement de son père, Cletus est devenu une victime des autres élèves et des gardiens. Il se vengea de tout le monde en tuant son « maître » et en brûlant l’orphelinat. Il est arrêté après une douzaine de meurtres à son actif.

Un tout petit élément sur le passif de Kasady. Et le film, ne cherche pas plus loin à développer cela. Dans une scène où il écrit à Eddie Brock, le film nous fait le résumé en 45 secondes de la totalité de l’enfance du personnage, résumé en ces quelques lignes ci-dessus. Cela résume assez bien le traitement de Carnage dans le film : Exploité et travaillé en ayant simplement lu sa page Wikipédia. 

venom let there be carnage ©Sony Pictures

Dans le film, Carnage tue des gardiens de prisons, mais toute la violence se situe en hors-champ, aucune boucherie visuelle n’est à souligner. Tout est trop gentillet. Carnage envoie des gens bouler en les frappant mais rien de plus. Or, Docteur Strange In The Multiverse of Madness, alors qu’il visait un plus large public, à largement été plus abrupt dans son traitement de la violence : Black Bolt se fait éclater le crâne, Captain Carter se fait couper en deux, une version Dark de Wanda brise la nuque de Charles Xavier, Sinister Strange se fait empaler… Venom 2, avec un traitement PG-13, aurait très largement pu prétendre à effectuer la même chose. 

Même état de fait avec la bataille finale, Carnage croque en hors champ la tête d’un prêtre, puis se combat contre Eddie. Pas de mise en scène, pas de gens apeurés ni de massacres. Il n’y a que quatre personnages « centraux » : Eddie/Venom ; Cletus/Carnage, Shriek et l’Inspecteur. Le combat est totalement similaire au gloubi-boulga visuel de Venom contre Riot dans le premier film. Aucune dramaturgie, aucune violence, rien du tout. 

Des 1h30 de long-métrage, on en ressort que de l’anecdotique, du travail bâclé et surtout, un Carnage totalement saccagé par Sony. Preuve en est que le personnage ne reviendra pas avant longtemps dans une adaptation : Venom a mangé Carnage… et Cletus. Sony fournit donc un effet Crossbones : Capitaliser longuement sur un personnage pendant la campagne marketing, avant de littéralement l’éjecter au bout de 90 pauvres minutes. Au final, le film est comme son personnage : à oublier.

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