Alors que l’épisode 3 nous avait offert un retour de Vador plus en forme que jamais et nous laissait espérer du très lourd pour la suite, l’épisode de la semaine est tout simplement navrant. Si les efforts sont maintenus pour développer correctement les personnages de Leïa et Obi-Wan, ainsi que leur relation et leur attachement mutuel, rien ne nous est épargné tant sur le plan technique que narratif.
Pourtant l’intro envoie du lourd en mettant en parallèle les cuves à bacta de Kenobi et Vador, mais après la mise au point sur la situation de Leïa et le lancement d’un semblant de plan de sauvetage en plein coeur de l’Inquisitorius, la forteresse des inquisiteurs, tout part en lambeaux. Truffé d’incohérences et de scènes comiques malgré elles, le sauvetage de Leïa tourne au festival d’absurdités.
Des officiers et troopers quasi sourds et aveugles, de la discrétion digne d’une vache dans un couloir, tout est mis en scène à la va-vite et sans aucune âme. Factice et brouillonne, cette mission est risible alors que ce n’est clairement pas son but. Un interrogatoire qui semble avoir été tourné en une prise, probablement pour ne pas stresser la jeune Vivien Blair sur le tournage, mais qui fait perdre toute l’intensité du jeu de Moses Ingram.
Tala qui papote au calme dans son communicateur avec Kenobi alors que des ennemis se trouvent à 2 mètres d’elle dans une pièce très silencieuse, donc logiquement c’est grillé direct, mais non, elle a juste droit à un regard digne d’une bibliothécaire qui trouve que vous faites trop de bruit. Un officier sorti de nulle part semble ne pas trouver sa présence normale, mais elle va se battre avec lui à quelques pas d’autres officiers avec la discrétion d’un orang-outan, mais ça va, cela ce passe derrière un gros bloc ou l’on peut voir au travers donc les personnes dans la pièce ne captent rien. On se moque vraiment du spectateur à ce niveau.
De son côté, Obi-Wan parvient à éviter 2 stormtroopers en se cachant in extremis, alors que sur le plan on voit clairement les jambes de Kenobi dans le champ de vision des troopers. Soit on a affaire à 2 purs boulets d’incompétence qui n’ont clairement pas compris que leur fonction n’était pas simplement d’arpenter les couloirs, auquel cas il faudrait prévenir Vador, il y a moyen de toucher une prime quand on emploie des débiles mentaux de ce calibre, soit leur casque a clairement un défaut de fabrication, ce qui expliquerait le manque de précision légendaire des tirs de stormtrooper. L’évasion est du même tonneau et on atteint un niveau Max La Menace tant cela frise le ridicule. Kenobi avec Leïa sous son imper, façon Eddie Valiant et Roger Rabbit, traversent avec Tala un hangar rempli de troopers et soldats en tout genre, je veux bien qu’ils soient tellement surs que personne ne viendrait dans leur forteresse qu’il en résulte un petit relâchement de l’attention, mais là non. La forteresse à recruter les derniers de la liste de recrutement, ce n’est pas possible autrement.
Pour couronner le tout, l’apparition des 2 airspeeders T-47, déjà vus dans l‘Empire Contre-Attaque lors de la bataille d’ouverture sur Hoth, compile tout ce qu’il ne faut pas faire en termes d’effets spéciaux. Échelle non respectée, perspective faussée, effet de flou et j’en passe, la scène se voulait spectaculaire elle est tout simplement risible. Il y a un plan ou Reva semble aussi grande que le vaisseau alors qu’ils sont clairement sur la même ligne de perspective. Du gâchis.
Les quelques rares scènes réussies parviennent péniblement à sauver les meubles. Heureusement que l’épisode se termine sur un passage aussi fort que la séquence d’ouverture, car entre les deux, c’est du grand n’importe quoi qui nous fait craindre le pire pour la suite. On en arrive même à oublier que cet épisode recèle tout de même une masse d’informations essentielles, telle que la vraie nature du lieu où se déroule l’action, ou la force du lien naissant entre Leïa et Obi-Wan. De bonnes choses parasitées et gâchées par une réalisation conventionnelle à l’extrême qui compte sur la passivité de son public pour avaler sans broncher une soupe indigeste, et froide en plus !