En 65 épisodes les Rangers du risque ont réussi à se faire une place d’honneur dans les séries animés Disney des années 90 aux côtés de Super Baloo, La bande à Picsou ou encore Myster Mask. Si Tic et Tac restent les stars de la série, capitalisant sur leur duo comique clownesque, le reste de l’équipe, composé de Gadget, Jack et Ruzor, n’est pas en reste et a su devenir un ensemble quasi indissociable du couple de tamias ( on simplifie en les appelant des écureuils mais ce sont des tamias). Après le retour triomphal de La bande à Picsou en 2017, qui a su garder l’essence de la série d’origine malgré une mise à jour visuelle complète, il était évident que Les Rangers du risque auraient droit à leur petite cure de jouvence.
Partant du principe que Tic et Tac sont les acteurs de la série télé à succès des Rangers du risque des années 90, ont les retrouvent tout naturellement de nos jours avec des vies « normales ». Loin des plateaux de tournage pour Tic, et avec le désir de ranimer sa gloire passée pour Tac, d’où le passage à la 3D d’ailleurs. Une petite mise en abime qui permet de servir sur un plateau une nostalgie authentique et très bien dosée. Même le grand méchant, Cool Pete, provoque une empathie liée à cette nostalgie d’une gloire révolue. Autant dire que de nombreux papas se reconnaitront dans ce personnage.
Le gros de la comédie est dans l’utilisation des ratés et des nombreux laissés pour compte du monde de l’animation, le pauvre Sonic 3D première version, rebaptisé Sonic le moche, qui avait été tant décrié existe dans ce monde et parvient à survivre dans ce showbiz ou animation et personnage réels cohabitent. Bien plus qu’un simple caméo, c’est un personnage à part entière qui s’intègre légèrement à l’histoire.
Dans un format métaverse qui colle parfaitement avec l’esprit de ce Rangers du risque nouvelle génération, l’équipe du film s’en donne à coeur joie et brasse large dans les référence et easter eggs, tant et si bien qu’on en arrive à se demander comment ils se sont débrouiller avec les droits d’autant de personnages et univers différents. Un décor « Ready Player One » croisé avec Roger Rabbit. Le caméo de Paul Rudd et son anecdote sur Ant-Man est hilarant. Le tour de force est que malgré son aspect fourre-tout le film conserve son identité et son efficacité.
Un tel déluge de clins d’oeil aurait pu disperser le récit et rendre l’histoire insipide, mais il n’en est rien. Sans dévoiler quoi que ce soit, l’histoire vaut son pesant de cacahuète et saura intéresser petits et grands en mixant action, humour et émotion nostalgique pour les spectateurs ayant grandis devant la série animée. Pour les néophytes, cela éveillera certainement la curiosité des plus jeunes qui voudront découvrir la série dont tout le monde parle dans le film.
Malgré un plaisir certain, le film patauge parfois dans ses propres dénonciations tant d’un point de vue technique que moral, les tentatives de subversion et d’auto-critique sont molles, sans grandes prises de risque et passent pour l’hôpital se moquant de la charité. On sent vraiment le poids de Disney qui empêche toutes sorties de routes incontrôlables et gère d’une main de fer ce qu’il peut tolérer de médisance dans un relent de « n’oublie pas qui signe le chèque. » facilement perceptible. Une hypocrisie qui voile le film dans son intégralité en l’empêchant à tout bout de scène d’aller là ou on aimerait le voir aller. Il ne faut pas cependant oublier que le film est principalement à destination des enfants et que ces derniers se moquent pas mal de la dénonciation et des prises de positions. On ne peut néanmoins pas faire l’impasse sur le rap improvisé qui met bien mal à l’aise.
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