La question se pose face au séisme (attendu) arrivé aujourd’hui : Après deux opus bien médiocres chapeautés par Ruben Fleischer et Andy Serkis, Sony a validé la mise en chantier d’un Venom 3, et ce n’est cette fois-ci pas une blague. Après une bromance naissante entre Eddie et Venom et un court aller-retour dans le MCU dans No Way Home, il semblerait que les scénaristes aient encore trouvé quelques choses à dire sur le personnage.
Cette officialisation intervient alors que les résultats au box-office du Spider-Verse sont en nette baisse. 856 millions de dollars de recettes pour Venom (2018), 500 millions pour le second opus… Et seulement 156 millions pour Morbius qui arrive en bout de course dans de nombreux pays, dont la France et les Etats-Unis. Pourtant, rien n’arrête Sony : Le film Kraven avec Aaron Taylor-Johnson a déjà commencé son tournage, le tout sous le regard professionnel de JC Chandor. Si l’on porte de bons avis sur le professionnalisme du cinéaste qui possède une vraie patte graphique réaliste, l’inquiétude d’être mangé par la machinerie de Sony peut gagner les plus sceptiques. Dans le choix des projets à mener, Sony divise encore.
Un spin-off sera en préparation sur Madame Web, qui sera interprétée par Dakota Johnson (50 Nuances de Grey). Aujourd’hui, Sony a validé un film solo pour le méchant El Muerto, incarné par le rappeur Bad Bunny.
Ce n’est plus un secret de polichinelle : Sony souhaite tendre vers des Sinisters Six, mais l’a fait de façon extrêmement maladroite, mettant en péril toute la crédibilité artistique de son Spider-Verse. En érigeant Venom comme la pierre angulaire de son projet, Sony a fait en sorte que son univers repose sur des bases fragiles. Morbius est allé un peu plus loin dans la destruction amorcée des envies d’univers étendu du studio.
Avec 16% d’avis positifs sur l’agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film a tué son géniteur qui n’est autre que Daniel Espinosa. Après avoir solidement marqué les esprits avec Enfant 44 (2015) et Life : Origine Inconnue (2017), le cinéaste a du subir les choix des producteurs en proposant une œuvre grand public avec quelques colorations horrifiques. Résultat : le film a été souligné comme étant extrêmement mauvais pour beaucoup. Une grande partie de la fronde des fans est surtout venu de la scène post-générique de Morbius.
Dans l’espoir d’appâter les spectateurs avides des aventures du MCU, le Vautour (Michael Keaton) avait une place importante dans la campagne marketing de Morbius… avant d’être rapidement évincé du film pour finir relégué en post-générique. Arrivé dans le monde de Sony, le Vautour a été libéré de prison et a retrouvé Morbius dans un vaste désert. La seule chose qui intéressait Adrian Toomes : Savoir si le super-vampire était intéressé de le rejoindre pour casser du Spider-Man. Ce qui entraîne plusieurs problèmes de logique : Pourquoi Toomes a atterri chez Sony alors que le sortilège de résolution de Strange dans No Way Home a renvoyé tout le monde chez lui ? Comment sait-il qu’il y a aussi un Spider-Man dans ce nouvel univers ? Pourquoi lui en veut-il ? Comment fait-il la connaissance de Morbius ? Quel intérêt a-t-il de faire alliance ?
En déportant aussi maladroitement son personnage, Marvel et Sony sacrifient son avenir qui pouvait s’inscrire dans le MCU. Alors qu’il était sous-entendu que le Vautour et Scorpion allaient assembler une équipe à la fin de Homecoming, Toomes se retrouve obligé d’aller chez des Sinisters Six low cost. Dans les méchants déjà enregistrés pour le cross-over des vilains, on retrouverait déjà Morbius et lui… Cela annonce donc la couleur : Sony s’éloignera de la composition de l’équipe originale. L’équipe des vilains pourrait donc très bien être celle-ci :
- Le Vautour (Michael Keaton)
- Morbius (Jared Leto)
- Venom (Tom Hardy)
- Kraven (Aaron Taylor-Johnson)
- El Muerto (Bad Bunny)
- Silver Sable (? – mais projet annoncé)
Une équipe aux antipodes de celle comprenant Octopus ou encore Mysterio, même si Sony se réserve sûrement la possibilité d’annoncer de nouveaux films solos. Quoi qu’il en soit, le fiasco de Morbius prouve que la recette Sony ne prend plus et que tout pourrait se casser la figure si les prochains films ne sont pas au niveau. Et vu le chemin qu’emprunte le Spider-Verse on ne peut qu’être inquiets. Et ce n’est pas un Andrew Garfield, aussi bon soit-il en Spider-Man, qui pourra le sauver.