Adam, interprété par Ryan Reynolds, à qui plus rien ni personne ne résiste, voyage dans le temps pour tenter de sauver sa femme et contrecarrer les plans machiavéliques d’une méchante femme d’affaires. Dans la manoeuvre, Adam se plante et n’arrive pas à la bonne année, tombant sur lui meme, agé de douze ans. De ce constat de départ, Shawn Levy réalise une comédie de science-fiction assez poussive et peu convaincante.
Levy avait pourtant mis toutes les chances de son coté pour nous servir un film à la hauteur de son Free Guy, la partie fun en moins. Il en résulte une succession de déjà-vù et d’échanges de punchlines faiblardes sans aucune alchimie entre les acteurs. Malgré son casting premier choix et des effets spéciaux convaincants, la sauce ne prend pas et on se surprend à regarder l’heure à la moitié du film tant l’action est poussive.
Les scènes s’enchainent sans jamais faire naitre un réel interet pour l’histoire et ses personnages. Des personnages introduits et développés trop rapidement pour permettre une vraie empathie. Les comédiens et le spectateur suive une route balisée et convenue sans aucune prise de risque. L’influence pop est très forte même si rarement explicite, et les rares moments qui pourraient nous emmener pour de bon dans l’histoire sont désamorcés par une vanne ou une situation qui sape le moindre effort dramatique pour rester dans le feel good movie plan-plan.
On ressent la volonté de copier sur les copains qui ont réussis ,on à la chanson désuète mais pleine de charme, on à la mère courage, le fils chiant mais attachant, le père qui prend conscience de ses erreurs, la méchante sensée être charismatique et diabolique mais pas trop, incarnée par l’impeccable Catherine Keener qu’on à même liftée numériquement pour l’occasion, la femme du héros, badass mais pas trop pour laisser la place au dit héros. On est dans le parfait actioner des s, sauf qu’on est en 2022 et que ce genre de films ne fonctionnent plus aussi bien qu’à l’époque. Tous ces archétypes cumulés forment un ensemble pataud et maladroit que le réalisateur peine à mener au bout de leur histoire.
Tous ces efforts ne permettent pas au film de décoller. Reynolds fait du Reynolds et on en arrive à de l’auto-référence méta autour de Deadpool, exercice déjà effectué dans… Deadpool à propos de Green Lantern. Les acteurs qui s’auto-référencent et se vannent eux même par films interposés ça peut être marrant mais aussi très périlleux et devenir un problème d’égo surdimensionné « à la The Rock« , un seul ça suffit largement.
Au niveau de l’action, même constat, les séquences s’achèvent aussi rapidement qu’elles ont commencées, le tout sans bousculer le spectateur dans sa digestion. L’humour est convenu et fera sourire par moments, tout comme les séquences d’émotions qui sont vites expédiées pour ne pas faire pleurer dans les chaumières. Encore une fois, le choix du rythme et le cadençage erratique des séquences empêchent d’entrer véritablement dans le récit, pour le survoler, parfois péniblement.
Malgré ses quelques qualités, ce Adam à travers le temps ne convainc pas et sonne comme la plupart des productions Netflix, bien mais pas top. Il reste un divertissement familial standard sympathique, très basique et rapidement oubliable.