Après s’être enfin retrouvés à la fin de la première saison de The Witcher, Geralt (Henry Cavill) et Ciri (Freya Allan) se rendent à Kaer Morhen dans la seconde saison, un ancien fort où s’entraînaient les membres de la Guilde. Ciri a vécu une vie paisible et protégée en tant que princesse, son monde s’écroule subitement et elle réalise qu’elle devra faire face seule, et apprendre à se protéger elle-même. Geralt, son père « surprise », contribue à sa formation, ben qu’il concède volontiers qu’il ne sera pas toujours là et que le Continent est un endroit dangereux. Prenant conscience de tout cela, la princesse Ciri va s’entraîner, motivée par la perte de tout ce qu’elle avait, et du destin du monde qui coule littéralement dans ses veines. Malgré la souffrance et le danger, son apprentissage commence.
En mettant autant son entraînement en scène, The Witcher saison 2 bouleverse un stéréotype courant dans les récits du genre, ou « l’élu » devient rapidement celui qu’il devait être. Les héros de fantasy succombent trop souvent à ce schéma commun où ils se transforment presque instantanément en une force imparable, exhibant des pouvoirs d’un autre monde dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Avec très peu d’entraînement et parfois même aucun. Les exemples de ce genre sont nombreux dans les franchises de science-fiction et de fantasy, ce qui en fait vite des histoires répétitives et lassantes. C’est intelligemment que The Witcher prend le temps d’explorer les échecs de Ciri au cours de sa formation. Ce sont ces revers qui feront d’elle une guerrière persévérante et déterminée, quelles que soient les circonstances.
Ciri The Witcher
L’épisode 3 de la saison 2 de The Witcher démontre à quel point la détermination de Ciri est profonde. Après avoir été initiée au parcours d’obstacles des Sorceleurs, fait de poteaux qui se balancent et de piques rotatifs, Ciri s’essaye rapidement à le faire d’une traite. Les yeux pleins de sang froid et hargne, on s’attend a revivre cette scène vue et revue, elle va galérer, mais y arriver, faisant taire les Sorceleurs qui la défient. Mais lorsqu’elle se lance dans la course d’obstacles, elle est immédiatement éjectée par un poteau en mouvement. Et tandis qu’elle essaie encore et encore, les sorciers se rassemblent pour la regarder. Elle réussit finalement à franchir le gantelet et on dirait qu’elle va y arriver, puis elle tombe. La préparation de ce moment a la même cadence que les scènes de n’importe quelle autre série fantastique où le héros prouve qu’il a des pouvoirs inattendus. Mais au fur et à mesure qu’elle tombe au sol, il devient évident que Ciri a encore un long chemin à parcourir, tant dans sa formation de Sorceleuse que dans l’exploitation de ses pouvoirs. Et c’est là que The Witcher prend le temps de faire cela bien.
En tenant compte de cela, comparez à d’autres personnages issus des adaptations de fantasy et de science-fiction pour lesquels les pouvoirs furent acquis soudainement trop facilement. Rey, dans Star Wars, passe du statut de charognard sur Jakku à celui d’une personne capable de manipuler la Force en quelques heures, reléguant Luke Skywalker au rang de spectateur : aberrant. La Force fonctionne de manière énigmatique, mais les Jedi passent généralement des années à atteindre ce stade. The Witcher a adopté une approche différente en montrant les épreuves et les tribulations que Ciri endure pendant son entraînement. C’est une excellente occasion de montrer comment son personnage évolue de princesse à guerrière. Briser ce trope de la fantasy sera très bénéfique pour le personnage de Ciri et la qualité de la série, à commencer par la troisième saison, extrêmement attendue.
