La trilogie Spider-Man de Tom Holland s’est achevée avec Spider-Man : No Way Home Home, un volet qui a rendu son prédécesseur presque transparent. Spider-Man : Far From Home introduisait Mystério comme grand méchant du film, poussant alors Peter Parker dans ses retranchements (tant physiques que mentaux), alors qu’il pleurait la mort de son mentor Tony Stark. Mystério a mis la barre très haute, pourtant, No Way Home a relégué les éléments importants du deuxième opus à un scénario, au mieux, tertiaire.
Mysterio se lie d’amitié avec Peter sous l’apparence d’un héros terrestre venu d’une réalité alternative, il s’agit en réalité d’un ancien employé de Tony Stark, amer d’avoir été, selon lui, maltraité par ce dernier. Il estimait avoir droit à la même gloire que Tony. Une fois que Peter a découvert ses motivations, Mysterio a poursuivi sa vengeance en allant jusqu’au bout de son plan, dans lequel il a révélé au monde l’identité de Spider-Man. Secret que Peter Parker a toujours ardemment caché depuis qu’il est Spider-Man. Le film s’est conclu sur ce cliff-hanger, qui servira de base solide pour lancer No Way Home.
Ce point de l’intrigue, qui définit subitement Peter comme ennemi public numéro un, en attente d’un jugement, n’est pas le point central de No Way Home. Mise à part la scène d’ouverture, qui reprend là où le film précédent s’était arrêté, cette énorme révélation n’est qu’un élément secondaire de tout ce qui s’en suit. Après la détention de Peter dans un poste de police, lui, May et Happy cherchent une aide juridique. Cela a donné lieu à un caméo orienté sur l’humour (bien que très important) de Matt Murdock, également connu sous le nom de Daredevil, faisant officiellement du personnage un héros MCU (qui plus est, marquant le retour de Charlie Cox dans le rôle). Matt Murdock annonce à Peter Parker qu’il a essuyé ses problèmes juridiques, ce qui met un terme à cette intrigue de manière nette et rapide rendant ainsi caducs tous les enjeux de Far From Home. Il est assailli par les journalistes à l’école mais peut se promener librement dans les rues, à l’exception d’un ou deux hélicoptères non menaçants, ce qui amène les spectateurs à se demander ce qu’il y avait de si dangereux dans le fait que l’identité de Peter Parker soit révélée. À part le rejet des universités (facilement résolu lorsque Peter Parker sauve la chancelière du MIT), il n’y a pas de réel danger lié à l’énorme fuite de son identité secrète à la toute fin de Far From Home.
La menace de Mysterio est donc effacée assez rapidement et entièrement remplacée au profit de l’expansion des possibilités infinies du multivers du MCU. L’intrigue de Far From Home s‘est avérée n’avoir aucune importance ou impact réel, à part ajouter plus de substance à l’histoire élargie impliquant le multivers. De plus, tout ce qui a été construit au cours des trois films Spider-Man a fini par être complètement effacé, puisqu’à présent personne ne sait qui est Peter Parker. Entre le deuil de sa tante, la réintroduction de cinq méchants de Spider-Man et les deux autres versions de l’araignée, il n’y avait aucune place pour le procès du siècle. L’intrigue de No Way Home sonne malheureusement creux et Far From Home aussi vide qu’inutile à l’histoire du personnage, malgré pourtant, une belle réussite globale du film si on le prend indépendamment de la trilogie.
L’ambition de No Way Home est évidente à la vue du film, et son fan service historique a été placé en priorité par rapport à l’intrigue précédemment établie. Bien qu’il ne s’inscrive pas strictement dans la continuité du précédent volet, la nostalgie sincère de Spider-Man : No Way Home devient plus importante que n’importe quel point de l’intrigue. Spider-Man : No Way Home continue d’écrire l’histoire du super-héros à l’écran. Le film a détrôné tous ses prédécesseurs, a perforé le box-office mondial pour s’inscrire comme le plus gros succès de Sony jamais réalisé à ce jour et, est encore très loin de terminer sa course (le film n’est toujours pas sortie en chine, il doit encore passer par la censure).