Alors que des scientifiques anonymes découvrent une comète allant s’écraser sur la Terre, la totalité des États-Unis, que ce soit le système politique ou médiatique, ne prend pas au sérieux la menace.
Don’t Look Up : Déni cosmique est une savante satire de la société, un vrai pamphlet contre les castes politiques. Le film d’Adam McKay écrase les préjugés et tire à boulets rouges sur les politicards véreux assoiffés de pouvoir. Mais d’autres en prennent aussi pour leur grade : les entrepreneurs du futur auxquels nous ferons inexorablement appel si un souci du même acabit se présente (coucou Elon Musk), les médias empoisonnés par une ligne éditoriale stricte et inégale, les influenceurs et influenceuses ridicules…
Le long-métrage fracassé l’humanité, montre ses failles et ses faiblesses et distille un message important : et si les « fous » qui annoncent la fin du monde peuvent avoir raison ? Et si, à la moindre menace, l’humanité est prête à se désagréger ?
Adam McKay livre un puissant et salvateur coup de pied au derrière de l’humanité. L’être humain est con, narcissique, assoiffé de pouvoir et tire l’humanité à sa perte. Cependant, il manque un contrepoids à toute cette verve antihumaniste : un personnage capable d’attirer la sympathie. Seul le scientifique joué par Leonardo DiCaprio endosse ce rôle, mais l’attaque contre la stupidité humaine est bien trop forte pour qu’il y ait un équilibre correct. Mais cela rend le tout beaucoup plus jouissif à entendre. Et nul doute que le film sera bien représenté aux Oscars.
Jamais à court de punchlines savoureuses, le long-métrage joue sur la farce constante autour de ses personnages pour dynamiser son récit. Ainsi, Jonah Hill est très drôle et convaincant en chef de cabinet obtus et prétentieux tandis que Meryl Streep apparaît de façon convaincante comme une Donald Trump féminine.
L’être humain se sent comme le nombril de l’univers et Adam McKay montre les faiblesses de ce discours, tout en tirant violemment sur les complotistes qui feront sûrement perdre au monde sa raison face à une menace du même acabit. En tout cas, et il faut le souligner, McKay signe un OFNI très très efficace.