Résumé : Cinq individus qui ne se connaissent pas sont retenus prisonniers dans l’attente de leur exécution. Ils sont obligés de choisir une personne parmi elles qui aura l’immense privilège de survivre à ce calvaire.
Cercle de Netflix est un thriller présent depuis désormais un long moment sur la plate-forme. Il s’est créé une petite renommée sur les réseaux en s’inscrivant comme un film certes minimaliste, mais pourvu d’un propos sociétal extrêmement puissant et bien représentatif de la viscosité de l’espèce humaine.
Cercle ne prends pas de temps mort. Les protagonistes comprennent assez vite que toutes les deux minutes, l’un d’entre eux se fait arbitrairement tuer par un objet central qui lance des éclairs. Ils se mettent alors à s’interroger : que font-ils là ? Que va-t-il se passer si… ? Ils se lancent des hypothèses, font des deals foireux, s’accusent, embobinent, se sacrifient.
Dès le début on a le droit à une désintégration des grands préceptes de la vie qui volent en éclat. D’abords, votons pour tuer les vieux, ils ont assez profité. Il n’y a plus cette logique de valeur de la vie humaine, il faut sauvegarder la vie des plus jeunes. Il y a une comparaison à faire avec certains discours tenus par des complotistes sur la crise du covid-19 : si les plus vieux meurent c’est une sorte de sélection naturelle. Cercle montre qu’une fois en situation de danger, l’être humain est un animal, bien décidé à survivre.
Deux groupes finissent par se créer : ceux qui ont encore un minimum d’humanité et de bon sens et qui veulent voir la femme enceinte (Allegra Masters) et la petite fille (Ashley Key) parmi les deux survivantes du « défi » quand d’autres refusent de mourir pour elles au point d’user de violence verbale pour s’assurer survie. Cercle revêt presque des habits de purgatoire puisqu’un personnage annonce notamment « Tout le monde a payé sa dette ? ».
Dans tout ce conglomérat de trahisons, mensonges et duperies, seul Eric (Michael Nardelli) parviendra a tirer son épingle du jeu. En se retrouvant seul avec la petite fille et la femme enceinte, il parvient à éliminer les deux en même temps, se retrouvant alors sur Terre à nouveau. On comprend à la fin du long-métrage que tous les humains du monde semblent avoir été enlevés par des extra-terrestres et que ces derniers ont procédé à une sélection naturelle comme montrée dans le film pour n’en garder qu’une poignée.
Cercle traite de beaucoup de thématiques viscérales de l’humanité :
- La primauté de l’âge : Comme énoncé ci-dessus, l’âge devient un critère pour tuer des gens. Telle ou telle personne a assez vécu, elle peut laisser la place aux plus jeunes. Sauf que certains arguent pendant le film qu’il faut rabaisser ce seuil de l’âge. Beaucoup estiment que passé la cinquantaine, il faut se sacrifier pour laisser vivre les jeunes. Or à 50 ans comme à 70 on a encore beaucoup de choses à vivre, cet argument n’est donc pas valable et n’est qu’une excuse à certains personnages plus jeunes de gagner du temps.
- Le racisme et l’immigration : Lorsqu’un personnage étranger figure parmi ses homologues Américains, les clichés pleuvent : Est-il en situation régulière ? A-t-il commis des crimes ? Les autres présents dans la pièce profite de sa méconnaissance de l’anglais pour l’attaquer et le diffamer. En situation de danger, Cercle montre le communautarisme exacerbé des gens.
- La paternité et la maternité : Avoir des enfants devient une excuse pour être laissé en vie. Or, cette excuse est rapidement démantelée puisque les derniers à rester ont tous des enfants.
- La communauté LGBT : Une des personne de la pièce est lesbienne et se retrouve directement pris à partie par le vieux conservateur traditionnaliste. Certaines questions comme « cette petite serait plus heureuse avec deux parents de sexe opposé » se mettent à pleuvoir.
- La croyance : L’athéisme devient la cible de certains membres du Cercle.
- La manipulation : Tous les moyens semblent bon pour survivre, y compris former un faux couple au sein du Cercle.
Véritable miroir de la civilisation humaine, Cercle montre qu’en situation se survie, l’être humain est prêt à tout transgresser.
