Si la pandémie mondiale de covid-19 aura durablement affecté le cinéma en général, elle aura ouvert la porte à une toute nouvelle forme de consommation des films avec l’essor des plate-formes de streaming. Apple TV+, Disney+, Netflix, HBO Max, Amazon Prime Video… Chaque grande firme aura lancé son application de streaming, ce qui aura engendré de nombreux conflits dans les industries. La décision, par exemple, de la Warner de sortir ses films sur HBO Max, aura lancé un gigantesque tollé sur Internet. Godzilla VS Kong aura débouché sur un violent conflit entre Warner et Legendary, réglé grâce à un accord financier, Denis Villeneuve aura taclé les dirigeants de la firme pour le traitement réservé à son Dune…
Du côté de Disney, la donne est identique. Scarlett Johansson a attaqué Disney en justice en raison de la sortie du Blockbuster Marvel du même nom sur Disney+, qui pourrait lui avoir fait perdre jusqu’à 60 millions de dollars d’intéressement sur recettes en fonction du score du film dans les cinéma. Soutenue par la majeure partie de son industrie, ce contentieux aura montré que le streaming n’est pas encore tout à fait apprécié par le cinéma international.
Cependant, ça a l’air malgré tout de convenir à quelqu’un : Michael Kennedy, le producteur de Freaky, le dernier film de Blumhouse. Freaky racontait l’histoire de Millie (Kathryn Newton) une adolescente qui échange de corps avec un tueur en série. Réalisé par Christopher Landon, Freaky aura essayé de se frayer un chemin tant bien que mal dans les salles obscures durant la pandémie et n’aura encaissé que 15 millions de dollars de recettes pour 5 millions de budget. La recette petit budget de Blumhouse aura permis d’avoir une absence totale de prises de risques quand au petit budget du long-métrage. Ceci dit, Kennedy rapporte que le streaming aura permis de donner une seconde vie au film et que pour cela, il ne fallait pas cracher dessus. Encore faudrait-il se rendre compte qu’il y a un fossé entre des films à 5 millions et des Blockbusters qui en coûte 150…
Est-ce que j’aimerais que FREAKY soit diffusé sur 3000 écrans à un moment où les gens pourraient y aller en toute sécurité ? Oui. Suis-je également heureux que les gens aient pu le voir à la maison lors d’une terrible poussée et sourire pendant 102 minutes ? Grand oui. Et il trouve une nouvelle vie sur @hbomax. Le streaming n’est pas l’ennemi.