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Masters Of The Universe : Revelation – Bien plus qu’un revival nostalgique

MOTURevelation 1

Alors qu’une minorité de fans néophobes toxique abat toute la haine du monde sur Kevin Smith, responsable de ce nouveau show Netflix, les plus tolérants et ouverts aux nouvelles directions n’ont de cesse que de crier leur enthousiasme envers un retour absolument fracassant des Maîtres de l’univers.

Un groupe solide malgré ses différences.

Que les choses soient claires, Smith n’a pas menti. En nommant sa série Masters of the universe, il était évident que le show ne porterait pas toute son attention sur Musclor, mais bien sûr l’ensemble des héros que compte Eternia. Un parti pris payant qui permet d’explorer le Lore technomédiévale des MOTU (Masters Of The Universe) dans son ensemble en ne se focalisant pas que sur le duel sans fin entre Musclor et Skeletor pour la conquête du château des ombres. Il ne concentre pas non plus son attention que sur Teela (ou Tila selon certains) et développe un groupe disparate, composé d’anciens ennemis, de manière brillante et en accord avec les personnalités préétablies de chacun des personnages. Ici encore les choix son mûris et développés avec sincérité et une affection qui transparaît à l’écran.

Demonia est le point d’orgue du développement de personnage.

La fibre nostalgique est fortement sollicitée et renforce l’impact des décisions narratives qui sont prises dans cette première partie de saison. Plus sombre et dure que le cartoon des 80’s. Bien qu’elle ne comporte que 5 épisodes, ces derniers sont suffisamment denses et riches pour ne pas laisser le spectateur sur sa faim et susciter assez d’intérêt pour vouloir connaître la suite des événements.

Badass et charismatique.

Beaucoup de personnages secondaires profitent de la mise à l’écart de Musclor et Skeletor pour voir leur utilité revue à la hausse et ne plus servir que d’acolytes ou de faire-valoir pour certains. Teela est certes le personnage autour duquel s’articule le récit, mais elle n’accapare pas l’attention pour autant et chaque personnage à son moment de gloire. Un groupe harmonieux malgré leurs différences ou chacun à sa place et son importance. Loin d’être le « remplacement » de Musclor par Teela, Smith joue avec les personnages comme un enfant jouerait avec ses jouets, en bouleversant l’ordre établi et redistribuant les cartes sans pour autant dénaturer l’univers de MOTU.

Bien qu’il soit peu présent l’aura de Skeletor reste perceptible.

Une vraie prise de risque, tant les attentes et les craintes autour du retour d’un monument de l’animation des 80’s étaient grandes, mais qui s’avère payante tant le résultat est aussi surprenant qu’efficace, pour peu qu’on ne soit pas réfractaire à la nouveauté. Évidemment on peut être déçu par telle ou telle liberté prise avec les éléments qui ont bercé l’enfance de nombreux spectateurs. Il faut voir ces changements comme une relecture bénéfique de personnages bloqués dans les 80’s, sans nuances ni réel développement. L’exemple le plus parlant est celui de Démonia (Evil Lyn), qui, sans perdre de son agressivité devient plus humaine et attachante au fil de l’aventure. Chacun des personnages bénéficie de ce traitement émotionnel fort qui donne un véritable enjeu au récit, assez éloigné du manichéisme primaire du cartoon original.

Action, aventure, révélations son au coeur du récit.

Un revival abouti et dense qui réunira ancien et nouveau public devant les nouvelles aventures des Maîtres de l’univers. Une collaboration entre Mattel et Netflix qui s’avérera forcément payante pour le retour d’une licence qui n’a pas encore révélé tout son potentiel autant sur la vente de jouets que sur les dessins animés. À voir en version originale pour profiter au maximum du travail du casting vocal, Mark Hamill (Skeletor) en tête, qui donne véritablement vie aux personnages.

Une utilisation aussi inventive qu’inattendue du personnage.

Si tout n’est pas parfait, et que quelques personnages manquent à l’appel (Man-E-Face, Belios…), l’ensemble est totalement convaincant et offre toutes les émotions attendues par ce revival, sans appuyer lourdement sur le fan service. Une série riche et bien écrite, qui bénéficie de la pointe de sensibilité propre à Kevin Smith. Cette sensibilité humanise et développe l’empathie autour de personnages surpuissants, et il est regrettable de constater que ce résultat, aussi imparfait soit-il, attise autant de haine envers son créateur de la part de spectateurs mécontents. On vous encourage à vous faire votre propre opinion, et découvrir ou redécouvrir Les Maîtres De L’Univers. Espérons également que Mattel France prendra enfin la décision de commercialiser à grande échelle les produits dérivés de la licence, car la France semble être le grand oublié de la distribution. Une aberration tant le potentiel de cette licence, qui a tenu le haut du podium des records de ventes de jouets pendant des années, pourrait profiter de la série pour faire son grand retour dans les foyers.

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