Avec l’annonce de ce film d’action bourrin 100% girl power, porté par une Karen Gillan très investie et un casting féminin sans fausse note, Netflix envoi du rêve, mais le réveil est légèrement comateux.
Si d’emblée on entre dans l’action avec son ambiance « film noir » éclairé au néon ou ça pétarade en tout sens façon jeux vidéos, le soufflé retombe assez vite et le sentiment global qui en ressort est lourd et assez mitigé. Sans être raté, le film s’enlise dans des scènes d’action qui oscillent entre la perfection et la médiocrité. Alternant des séquences quasi anthologiques avec une sublime Carla Gugino qui joue du minigun sur fond de Janis Joplin, et d’autres beaucoup plus maladroites, comme l’affrontement de Gillan et trois sbires dans un bowling, poussif et mal monté. Un chaud et froid quasi constant qui alourdi la narration de bout en bout. Pourtant la dynamique est là, et on ressent bien la volonté de chacun de donner le meilleur mais rien n’y fait et certains passages du film demeurent désespérément longs.
L’aspect manichéen du film porté sur un féminisme décomplexé rend également le film assez pénible par moment. Un manque de nuance qui fera certainement le bonheur des plus ferventes partisanes du « grand méchant homme », car ici tous les ennemis sont des mâles, et dans ce qu’ils ont de plus crétins et phallocrates. Un véritable point faible qui saura certainement convaincre une partie du public par sa portée moralisatrice, pourtant sans grande profondeur. Si l’aspect féministe crasse n’est pas aussi stupide que dans le Wonder Woman 84, il s’en approche beaucoup et c’est vraiment dommage.
D’un autre côté, de vrais efforts sont faits pour fournir un background crédible à l’histoire et à ses personnages. Des persos qui, même s’ils restent tous très conventionnels malgré l’aspect lunaire et d’une certaine manière onirique de l’ensemble, sont attachants et crédibles. Malgré quelques couacs, les combats sont très diversifiés en terme d’armement et de situations, on va du fusil à pompe au cran d’arrêt en passant par le tomahawk, le tout dans des gerbes de sang, avec un plaisir non dissimulé.
Amateurs de violence pop et de ralentis à tout bout de champs, ce film est fait pour vous. Dans la lignée des Wanted, Shoot’em up, en surfant sur l’imagerie tarantinienne d’un Kill Bill sans pour autant en atteindre la qualité, ce pop-corn movie au féminin ne laissera pas de grands souvenirs à son public mais reste suffisamment divertissant pour une soirée entre potes, et surtout entre copines.