Plus à considérer comme une relecture qu’un véritable remake de l’excellent film Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief, ce nouveau métrage de Guy Ritchie est un actioner doublé d’un revenge movie qui démarre bien, dans la lignée de ce que le réal nous à fait de mieux, mais qui se casse littéralement la gueule en seconde partie en nous infligeant tout ce qu’une sauce Hollywoodienne a de plus gras et indigeste.
La version française s’attardait sur la psychologie de ses personnages cassés, écorchés vifs, dans un climat suffocant. Ici, Ritchie survole l’aspect psycho pour batir l’équilibre de son action, solide et maitrisée, servie par des persos bien construits à défaut d’etre crédibles, sur un récit rallongé au maximum, au point d’en perdre tout interet. Deux parties bien distinctes se dessinent très vite. Une mise en place claire et précise qui laisse bien le temps au spectateur de prendre ses marques et d’apprécier le style ,toujours efficace du réalisateur britannique. De plus, Statham nous sort son jeu le plus monolithique, en parfait accord avec l’ambiance générale et sans trop dissoner avec la version française. Bref, on est chez mémé et tout se passe pour le mieux au fur et à mesure que se cochent les cases du cahier des charges. Dans la seconde partie, les choses se corsent et Ritchie cherche, séquence après séquence, à épaissir artificiellement son récit au détriment de sa forme et finit par boursoufler son histoire de nombreuses complications inutiles.
Cela aurait pu vraiment fonctionner si cette seconde partie n’avait pas été aussi poussive et peu inspirée, en misant sur la quantité au détriment de la qualité. Loin d’etre totalement médiocre, le film ne marquera pas cependant la filmo du réal de Snatch et de Sherlock Holmes. Porté par son cast investi, le film se regarde comme un vrai pop-corn movie, avec une mention spéciale pour Scott Eastwood qui incarne une véritable ordure à la perfection. A l’inverse, on oubliera facilement la présence d’Andy Garcia qui vient cachetonner et campe l’éternel « mec à l’arrière d’une berline noire qui sait des choses mais qui peut rien dire car il n’a en réalité aucune utilité ». Une triste prestation qui ne sert visiblement qu’à payer ses impots.
Lésé par cette obsession du plus grand, plus haut, plus fort, le film se ratatine sur lui meme et frise la caricature. D’autant plus si vous avez vu et apprécié Le Convoyeur, qui sert ici de tremplin à un actioner moins inspiré qu’il veut nous le faire croire en alourdissant son récit de futilités. on ne prend meme pas la peine de nous faire l’honneur de quelques twists scénaristiques bien sentis. En revanche, si vous n’avez pas vu l’original, bien plus terre à terre, vous passerez un bon moment devant la réunion des vieux potes que sont Ritchie et Statham, meme si on pouvait attendre bien mieux.
Mise au point: Certes le jeu de mot du titre n’est pas hilarant, mais il est intentionnel, et l’auteur sait parfaitement écrire Jason Stathaz… Stateum… enfin l’autre là, la bagarre quoi. Merci de ne pas vous énerver tout seul dans vos commentaires.