Disponible depuis vendredi 21 mai sur Netflix, le nouveau Snyder divise déjà la critique et les spectateurs. Trop long pour certains, pas assez développé pour d’autres, ou encore très réussi dans le genre nanar série Z. Une chose est sûre c’est que le long métrage horrifique du réalisateur du colossal Justice League ne fait pas l’unanimité. Pourtant ce film respire la fraicheur dans la filmo du bonhomme, tant on le sent libéré des entraves imposées dans ses précédentes productions par des studios par forcément enclins à lui laisser une véritable liberté de création. Ici, la liberté est quasi totale pour le réal touche à tout, pour le meilleur comme pour le moins bon. Il s’en donne à cœur joie et joue avec les personnages comme un enfant avec ses jouets. Ralentis, ambiance crépusculaire sableuse, Snyder fait du Snyder et il le fait bien, pour peu qu’on apprécie sa manière de travailler. On ne va pas reprocher à Michael Bay de faire péter des trucs, si ? Le réal s’amuse et nous fait profiter du divertissement.
Sans revenir sur le scénario assez standard et propice aux diverses morts sanguinolentes, le film se laisse regarder sans pour autant marquer fortement les esprits. Snyder avance dans son récit en l’agrémentant ici et là de quelques astuces dont il a le secret sans pour autant éviter les lieux communs et stéréotypes du genre. L’ensemble est très conventionnel et sans réelles surprises, mais n’en demeure pas moins un véritable morceau d’entertainment pur jus, assumé de bout en bout par une équipe venue donner aux spectateurs ce qu’il attend, à savoir un film de zombies bourrin qui tâche, avec une petite pointe de rapports humains bien amenés qui développent rapidement et simplement de l’empathie envers des personnages caricaturaux voués à une inévitable mort violente.
Si ce nouveau métrage ne laisse pas une grande marque dans la filmographie de Snyder, il marque néanmoins la libération de ce dernier grâce à un film récréatif qui lui permet de laisser libre cours à sa créativité sans forcément en faire une œuvre d’art. Certes il nous a habitués à mieux, mais il aurait également pu faire bien pire. Il utilise de nombreux éléments à sa disposition avec intelligence, et mêle habilement ses zombis à la ville où ils ont prospéré. Vegas et son background historique est mise en avant à travers divers easter eggs savoureux, comme les tigres historiques de Roy et Siegfried ou encore un ersatz de Liberace au générique.
Le résultat tranche avec les univers plus sombres et lourds, pour une ambiance plus légère et dynamique malgré un contexte morbide. L’aspect plus réfléchi des zombis aurait du être approfondi, mais cela aurait été au détriment du divertissement. Un bon Blockbuster gore, mais pas trop, bourrin comme il faut, avec un soupçon de relations humaines bien écrites et interprétées. Donc, on sort le pop-corn et les boissons, on se détend et on profite du spectacle qui vaut quand même le coup d’œil.