Résumé : Max Salinger, écrivain divorcé, flamboyant et égocentrique, refuse d’accueillir sa fille de 15 ans sous son toit. Pour se venger, elle lui vole son dernier manuscrit et file en classe de neige. Pour récupérer son bien, Max n’a alors pas d’autre choix que de débarquer dans la station de ski en s’improvisant « parent accompagnateur ». Seul problème : le célèbre écrivain, qui n’est déjà pas un parent exemplaire, n’est pas vraiment un accompagnateur qualifié non plus ! De descentes épiques en randonnées infernales, la vie de Max au milieu des ados ne s’annonce pas de tout repos…
Le scénario semble déjà ne pas aller bien loin dans la finesse, et il faut croire que le long-métrage de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie est bien une immense catastrophe. Ne parvenant pas à raconter quelque chose de tangible au bout de ses quinze premières minutes, le film se meut dans une succession de gags anecdotiques, vaseux et clairement pas drôles. Le pire dans tout ça reste une interprétation insupportable de José Garcia qui semble surjouer chacune de ses lignes de dialogues, pour maximiser une ressemblance poussée au possible avec un certain Johnny Depp.
Ecrivain mégalo et en constant décalage avec la société, le personnage est au même stade que le film, insupportable. La réalisation est, d’autant plus, totalement impersonnelle. Tout Schuss ne sublime rien et colorise au maximum ses scènes sans aucune gestion de la photographie. La production a un cachet très téléfilm qui n’aide clairement pas à apporter de la crédibilité à l’ensemble. Les prises de vues n’arrangent rien non plus puisqu’on est constamment dans une caméra à l’épaule, ce qui apparaît clairement comme non-essentiel dans les scènes fixes où deux personnages discutent entre eux.
Le pire dans tout ça, c’est qu’on a le sentiment que Tout Schuss ne cherche jamais à avancer son histoire. La narration semble totalement figée, à la merci des vannes pourries du personnage de Max. Preuve en est du fiasco artistique, la musique n’a, non plus, aucune cohérence avec le visuel. Les musiques invasives sont légions dans le long-métrage et nous laisse aucun instant de répit. Chaque instant semble propice à un son, du Yodel pour du ski à du piano lors d’une longue scène de nuit. C’est souvent le propre d’une comédie d’être en capacité de dynamiser son histoire par le sonore et le visuel, mais ici on tombe clairement dans l’excès et l’abus.
La galerie de personnages annexes n’est que là pour décrédibiliser l’ensemble. Tous arrivent à revêtir une strate particulièrement stéréotypée de la société : Le puceau qui manque de confiance en lui, l’enseignante complètement « délurée », la fille en surpoids, les ados obnubilés par le sexe…Superposant les clichés vomitifs sur poncifs moisis, Tout Schuss exhibe le néant et ne propose jamais rien d’intéressant pour que l’on conserve un élan d’intérêt. On retiendra une scène minable où un jeune garçon puceau demande tout penaud à un adolescent : « Il y a des gens qui lèchent les cou**** ? ». Parce que oui, un scénario censé être écrit par des professionnels est capable d’arriver jusque là.
Laid, moche, vide et sans âme, Tout Schuss reste, avec les nouvelles aventures d’Aladin, probablement le pire film Français de ces dix dernières années.