Disponibles ce vendredi sur Disney +, les deux premiers épisodes de nouvelle série Marvel Wandavision, ouvre la voie royale pour le multiverse made in Marvel.
Centrée sur le couple formé par le synthézoïde Vision, incarné par l’impeccable Paul Bettany, et la sorcière rouge Wanda Maximoff, jouée par Elisabeth Olsen qu’on sent de plus en plus détendu avec le rôle, c’est véritablement autour de cette dernière que les événements s’articulent et prennent place dans un monde fictif mais au combien réaliste. Cet univers, calqué sur celui de la série à succès « Ma sorcière bien-aimée« , est une sorte de « prison » virtuelle dans laquelle évolue nos deux héros sans trop saisir vraiment le pourquoi et le comment de leur présence ici. Si quelques éléments viennent parasiter le quotidien parfait, et certainement idéalisé par Wanda elle même, tout semble artificiel et forcé, poussant Wanda à se poser pas mal de questions. Néanmoins elle ne semble pas vouloir ternir cette « vision » idyllique de son couple, en prenant le contrôle de certains événements. Cette volonté de faire perdurer les choses telles qu’elles sont pourrait la rendre prisonnière volontaire de sa propre illusion.
Sous ses aspects de sitcom des années 50 qui sent bon le quiproquo et le surjeu à l’ancienne, se cache certainement un récit plus sombre et nuancé qui permettrait enfin de mettre en lumière l’importance narrative capitale de Wanda au sein des Avengers. S’il n’est à aucun moment fait mention de la super équipe dans ces deux épisodes, des clins d’oeil à Stark Industries et Hydra sous forme de publicités.
Tous les détails et easter eggs échapperont aux néophytes, et aux moins attentifs des spectateurs. Un fan service astucieux qui sert autant d’indices narratifs que de raccord à l’ensemble du MCU. A noter, l’incident sous forme de gag, qui permet de montrer l’une des faiblesses du synthézoïde. Le S.W.O.R.D., dont la définition de l’acronyme à été légerement modifié pour s’intégrer au MCU de manière cohérente, fait également ici son entrée discrète, et semble être à l’origine de ce monde factice. Créée en 2004 par Joss Whedon, le Sword est l’équivalent spatial du Shield spécialisée dans le renseignement et l’anti-terrorisme extra-terrestre. Le personnage énigmatique à la fin du second épisode laisse également penser, par son uniforme, que l’A.I.M. , organisation criminelle bien connue des fans et dirigée entre autres par le Baron Strucker déjà présent dans l’Ere d’Ultron, pourrait avoir une importance dans la suite des événements.
Une bouffée de fraicheur dans la structure narrative des histoires super-héroïques, ces premiers épisodes amènent avec eux un changement que bon nombre de spectateurs attendais depuis longtemps. Certains seront déconcertés, voire déçus, par l’approche sitcom très marquée. C’est surtout la superposition des deux réalités qui semble le plus hasardeux sur le plan narratif. Aucun marqueur de lieux et de temps ne permettent pour le moment de situer Wanda et Vision, si celui-ci est toujours « en vie », dans le monde réel, ni de savoir si elle subit réellement ce qui arrive, car elle semble malgré tout avoir de l’influence sur le cours des choses dans ce monde « virtuel ».
Déroutant et intrigant, ce début de saison pose les bases d’une série ou il ne faut pas en perdre une miette pour saisir les tenants et aboutissants de l’histoire. Une réalisation élégante tout en nostalgie, empruntant autant à « Ma sorcière bien-aimée » qu’à « The Truman Show », dans laquelle évolue deux personnages tout aussi élégants et attachants. Pas de scènes d’actions spectaculaires, ni d’effets spéciaux tonitruants, le show mise tout sur le récit et les personnages. Malgré une durée assez courte, les épisodes font mouche. Propre, net et sans bavure, c’est un démarrage réussi pour ce show plein de promesses qui permet d’être rassuré pour les prochaines séries Marvel à venir sur la plate-forme Disney +.