Lupin Arsène, personnage aux mille visages doté d’une capacité d’adaptation hors-normes, as de la cambriole et gentleman sans égal. Tel est sur le papier le résumé succinct du célèbre personnage créé par Maurice Leblanc dans le cadre de la France « Belle Epoque » et « Années Folles ». Un personnage aussi ancré dans une époque se devait de voir son mythe dépoussiéré et traité de manière plus contemporaine afin de séduire un nouveau public. Un essai partiellement réussi avec cette première partie de première saison.
Avant tout, Lupin est bien une relecture et non pas une adaptation des aventures du personnage de romans. Arsène Lupin est ici utilisé comme élément référentiel principal autour duquel s’articule toute la trame narrative de la série. Pas de sacrilège, ni de saccage de l’oeuvre originale, mais une libre inspiration autour d’une figure littéraire d’envergure. Un projet ambitieux, attendu au tournant par les hordes de fans du personnage.
Porté par Louis Leterrier à la réalisation, le résultat est un peu mollasson et reste dans les standards du genre. La narration claire, précise et agréable à suivre est entachée par les quelques accrocs de montage et un casting secondaire plus qu’inégal. Le scénario superpose les aventures d’Arsène Lupin à une simple affaire de vengeance, parsemée de scènes d’action efficaces mais encore une fois assez standards, bien en dessous des capacités de Leterrier. Une histoire faussement complexe qui sert de terrain de jeu au personnage d’Assane Diop (Omar Sy), qui trompe son monde à tout bout de champs, dans des situations parfois assez peu crédibles tant les agents de sécurité, forces de l’ordre et autres hommes de main passent pour des démeurés finis.
Le cast est vraiment le gros point négatif de cette série. Trop inégal pour faire de l’ensemble une réussite, certains acteurs parviennent même à alterner moments de grâce et manque d’implication totale d’une scène à une autre. Si le jeu d’Omar Sy est constant et égal tout du long (qu’on apprécie ou non l’acteur), les acteurs secondaires sont, quant à eux, soit dans le flou comme Ludivine Sagnier qui semble parfois un peu perdue dans le rôle de Claire, dans la caricature et le surjeu comme Hervé Pierre dans le rôle de l’antagoniste principal Hubert Pellegrini, soit anecdotique et oubliable comme la pauvre Clotilde Hesme dans le rôle de Juliette Pellegrini qui ne fait qu’apporter une sous intrigue insipide pour rallonger l’intrigue. Une distribution boiteuse qui noie la bonne interprétation de certains acteurs secondaires comme Antoine Gouy et Soufiane Guerrab qui malgré leur peu de temps à l’écran parviennent à convaincre.
Un résultat en dessous des promesses annoncées sans pour autant être une purge insoutenable. La série séduit autant qu’elle laisse indifférent et les épisodes s’enchainent paisiblement sans jamais marquer l’esprit d’une quelconque manière. Un hommage, parfois poussif et maladroit, à l’oeuvre de Maurice Leblanc qui aurait méritée une véritable adaptation de ses écrits, mais qui mérite également qu’on s’y attarde au moins une fois.