Thanos, à son arrivée dans le mastodonte « Avengers : Infinity War« , a été le méchant qui a révolutionné la pop-culture moderne. Le Titan Fou a bénéficié d’un traitement aux petits oignons dans le Blockbuster des Frères Russo, ce qui faisait de lui un méchant (et un personnage) en marge des autres protagonistes de l’univers. Véritablement cruel (toutes les surprises provenant d’Infinity War auront été impulsées par Thanos) et profondément habité par sa mission, le personnage aura été à l’origine du premier final désastreux pour les super-héros, habitués à toujours gagner à la fin de leurs longs-métrages respectifs.
Au sein d’Infinity War, Thanos n’aura laissé aucun répit aux spectateurs. Décimateur de Xandar (planète importante des Gardiens de la Galaxie) complètement en hors-champ, il aura dès les premiers instants du film exécuté deux personnages capital de l’univers Thor, à savoir Heimdall et Loki (des morts sans trop de gravité toutefois puisque la série Disney+ Loki devrait arranger tout ça). Il aura continuité en tuant aussi en hors-champ le collectionneur (Benicio Del Toro) avant de nous laisser sous-entendre, l’espace de quelques minutes, qu’il avait aussi tué de sang froid Drax et Mantis (mais il s’agissait toutefois d’un coup de magie de la pierre de la réalité).
En vérité, tous les mini-climax d’Infinity War auront été présents grâce à Thanos. Le Mad Titan aura fait planer une atmosphère d’insécurité pendant les 2h40 de film, nous mettant dans un inconfort constant puisque aucun personnage n’était à l’abri. Beaucoup ont notamment cru à juste titre que le personnage allait définitivement abattre Tony Stark après que celui-ci se soit vaillamment battu.
Une classe et une aura que les Russo auront sublimé à tout instant du long-métrage et notamment dans les flash-backs sur sa relation avec Gamora où Thanos aura bénéficié de tout ce que n’ont pas eu les méchants du MCU (mis à part Loki peut-être) : Une écriture un peu plus riche et une ambition un poil plus élevée que celle de n’être qu’un faire valoir de la narration. En même temps, cela paraissait logique compte tenu du fait que le personnage avait été teasé depuis six longues années.
Thanos est devenu un véritable phénomène culturel, transcendant complètement sa simple présence dans les films du MCU. Il a notamment inspiré des centaines de mêmes sur les réseaux sociaux et les spectateurs se seront en masse pris de sympathie pour lui. Beaucoup auront considéré Infinity War comme l’un des meilleurs films du MCU, et à juste titre.
Une puissance et un succès qui n’auront réussi qu’à faire monter une incommensurable attente autour du très mystérieux Avengers : Endgame. Et en tous points, même si Endgame reste plutôt sympathique à découvrir, le long-métrage est beaucoup moins impactant qu’Infinity War. Thanos aura perdu de sa superbe, puisqu’il reste à l’écart pendant un grand moment du film. Sa menace se fait largement moins sentir et on a plus l’impression qu’Endgame se résume à un voyage tout à fait reposant dans le passé pour les Avengers originaux. Tous les parti-pris vont dans ce sens. Le plus symptomatique reste le choix d’avoir privilégié une mort sans enjeu dramatique de Black Widow, plutôt qu’une violente scène de guerre contre l’armée de Thanos.
Ce dernier apparaît, par ailleurs, comme bien plus violent et archétypal que dans le film précédant, et c’est qui fera sa seule sève dans ce nouveau film. Simplement présent comme élément perturbateur de la narration, Thanos ne parviendra plus à insuffler de la terreur au film, surtout à partir du moment où tous les Avengers reviendront d’entre les morts. Avec toutes les possibilités qu’aura eu Avengers : Endgame, c’est probablement le choix de la facilité qu’ont choisi d’effectuer les Frères Russo puisqu’il y avait bien d’autres moyens de rendre ce méchant iconique encore plus éprouvant pour le spectateur.
L’apparat de Thanos va de toute façon de pair avec l’utilisation faite par les Russo des pierres de l’infini. Celles-ci servent, de façon séparée dans Infinity War, à exposer l’omnipotence de Thanos et ses pouvoirs exponentiels qui dépassent l’entendement tandis que dans Endgame, elles ne sont réduites qu’à un simple objet « climax » du film. Le gantelet est déjà prêt et on ne peut plus faire monter petit à petit la pression.
Endgame aura donc « gâché » une partie de la saveur particulière que Thanos renfermait dans son personnage. Puisque d’un protagoniste central de son récit on sera au final arrivé vers un méchant très archétypal, assez vite exploité et très vite abattu. A voir maintenant si Marvel parvient à réhausser nos attentes avec un autre méchant tout aussi iconique que le Titan Fou.