Malgré son budget modeste (environ 34 millions de dollars), Greenland de Ric Roman Waugh était censé être le premier sauveur de l’été 2020 au cinéma. La production de STX promettait un film catastrophe assez grand public, pouvant rameuter le public Américain et Européen en salles malgré les circonstances sanitaires et la crise du covid-19. En France, il aura totalisé 540 000 spectateurs. Reporté à une date indéfinie aux Etats-Unis, on ne sait pas quand sortira le long-métrage porté par Gerard Butler et Morena Baccarin ou si ce dernier pourrait être sacrifié par les exploitants et par STX, d’autant que le calendrier de 2021 risque d’être surchargé en termes de sorties.
Pour le moment, le long-métrage a limité la casse, ayant encaissé la somme de 46 millions de dollars mais pourrait largement accroître ses recettes de quelques deniers supplémentaires en connaissant une sortie dans les salles Américaines. Pourtant, Greenland n’est pas si mal. Il reste un sympathique film catastrophe de série B, loin de l’immense nanar Geostorm et du très archétypal La Chute du Président.
On retrouve Gerard Butler dans un rôle de père de famille assez éloigné de sa zone de confort. Moins badass, plus humain et authentique, il parvient à donner une certaine crédibilité au film. Morena Baccarin (Deadpool) y arrive elle aussi. Force est de constater que Ric Roman Waugh a su s’entourer d’acteurs de seconde zone qui s’en tirent avec les honneurs. Greenland souffre toutefois des clichés inhérents au genre catastrophe, et ces stéréotypes sont légions : Le couple qui se sépare, qui se remet ensemble pour faire front à la crise, les discussions sur leur ancienne vie à deux dans la voiture, le père qui se confie au beau-père pour avouer ses remords…
Parce que oui, dans Greenland, ça discute beaucoup, et il n’y a pas non plus énormément de moments de destructions massives. Tout est suggéré par le biais d’une télévision, on ne ressent donc quasiment jamais l’impact mondial d’une telle catastrophe. Le parti-pris semble audacieux de structurer ce point de vue à l’échelle humaine, mais pour un film apocalyptique, cela peut aussi décevoir les spectateurs.
Les effets spéciaux sonnent creux, certainement dû au manque de budget. Le ciel rempli de comètes donne une impression de voir un mauvais fond d’écran de Windows XP et mis à part quelques impacts, le seul moment de grosse intensité reste la première fois où les trois protagonistes tentent d’embarquer dans les avions.
Greenland est donc une série B catastrophe tout à fait convenable, bien servi par une volonté de recentrer la catastrophe à l’échelle humaine mais, de ce fait, on perd tout le gigantisme du problème ainsi que les conséquences de celui-ci à l’échelle mondiale. Le long-métrage n’est pas non plus aidé par une fin très fleur bleue. Greenland reste ainsi un film plutôt sympathique à consommer en cette période de confinement.