John Boyega est un acteur Britannico-Nigérian né le 17 Mars 1992. Fils d’immigrés Nigérians, il commencera sa « carrière » d’acteur en 2010 en jouant dans une adaptation de la pièce « Othello » de Shakespeare. Il rentrera au cinéma par des films assez méconnus, à savoir « Attack of the Block » de Joe Cornish en 2011 jusqu’à Imperial Dreams de Malik Whittal en 2014. Mais c’est véritablement en 2015 avec Star Wars 7 : Le réveil de la force que John Boyega débutera sa carrière à Hollywood en jouant le rôle du Stormtrooper repenti Finn. Aux côtés de Daisy Ridley, Oscar Isaac et Adam Driver, il s’imposera comme l’un des visages les plus marquant de cette franchise (n’en déplaise à l’acteur qui a récemment déclaré que Disney avait fait n’importe quoi avec son personnage).
Depuis le premier épisode de la postologie Star Wars, John Boyega aura vu les portes d’Hollywood s’ouvrir en témoigne ses rôles dans les très mauvais The Circle (2017) de James Ponsoldt (affublé d’un très mauvais scénario) et Pacific Rim : Uprising (2018) qui aura fracassé les bases du premier film de Del Toro en étant considéré pour beaucoup comme un immense nanar, à mi-chemin entre Power Rangers et Transformers. Ne réussissant jamais à faire décoller sa carrière, le seul film véritablement « réussi » où l’acteur aura tourné est Detroit de Kathryn Bigelow.
Le titre de notre article est peu élogieux envers John Boyega et témoigne d’un parti-pris que nous allons toutefois étayer un maximum.
Un acteur qui crache (injustement) dans la soupe et qui profite de l’actualité
John Boyega doit une bonne partie de son exposition à Disney. En devenant l’un des personnages pivots de la postologie, l’acteur a pu véritablement lancer sa carrière à Hollywood, au point où il fut choisi pour être le rôle central dans l’immense Blockbuster que fut la suite de Pacific Rim. L’acteur a récemment reproché à Disney de s’être servi du personnage de Finn pour montrer qu’une personne noire allait être au centre d’une intrigue. Auprès de GQ, il a aussi jalousé le traitement des personnages d’Adam Driver (Kylo Ren) et Daisy Ridley (Rey) :
« Ce que je souhaite dire à Disney, c’est de ne pas créer un personnage noir, de le vendre comme s’il était plus important dans la franchise qu’il ne l’est vraiment et ensuite, de le laisser tomber. Ce n’est pas bien, je vous le dis directement. Genre, vous les gars, vous saviez ce que vous faisiez avec Daisy Ridley, vous saviez ce que vous faisiez avec Adam Driver. Vous saviez quoi faire avec eux, mais quand il s’agissait de Kelly Marie Tran [Rose Tico], quand il s’agissait de John Boyega [Finn], vous ne savez rien putain. Donc qu’est-ce qu’ils veulent que je dise ? Ce qu’ils veulent que je dise c’est « J’ai adoré participer [à la postologie], c’était une super expérience… » Non, non, non. Je le dirais quand ce sera réellement une super expérience. Ils ont donné beaucoup de nuances à Adam Driver, beaucoup de nuances à Daisy Ridley. Soyons honnêtes, Daisy le sait, Adam le sait. Je ne dévoile pas un secret. »
Sauf que le marketing de Disney a probablement été pensé dans le but de créer un effet de surprise. Si les trailers de Star Wars 7 laissaient penser que Finn allait être le nouveau Jedi de la saga, c’est finalement Rey qui avait été choisi. Ce choix a notamment pu être effectué dans un désir de Disney de féminiser sa franchise, de laisser une place nette aux femmes dans les futures productions de la firme. Felicity Jones (Jyn Erso) était en effet l’héroïne de Rogue One, le spin-off Star Wars, Leslye Headland prépare une série féminine Star Wars pour Disney+, Marvel Studios tâte le terrain pour offrir plus de visibilité à la communauté LGBTQ (dixit les dires de Tessa Thompson…). De plus, Disney réfléchit à ce que la prochaine petit Sirène soit de couleur noire.
Concernant le supposé « racisme » de Disney, cet argument ne semble pas valable pour deux sous.
Black Panther en est une preuve certaine, le choix de Pedro Pascal (Chilien d’origine) pour représenter The Mandalorian aussi. Alors oui, on peut tout reprocher à Disney (et notamment le fait d’avoir si tardivement offert de la visibilité aux minorités) mais c’est quelque chose qui est en train de changer. Et si Boyega tente de faussement capitaliser sur le traitement de Finn, c’est pour tirer la couverture à soi.
Le premier problème avec les propos de John Boyega, c’est que dans sa dernière interview, il ne raconte que des choses fausses. Non, Finn n’est pas un personnage sans aucune nuance. De Stormtrooper déserteur, il devient collaborateur de la résistance, toujours un peu désireux de se faire la malle dès que l’occasion se présente, avant d’avoir tout un pan narratif avec Rose dans Star Wars 8 puis de devenir un des principaux leader de la résistance dans Star Wars : L’Ascension de Skywalker. Disney a énormément capitalisé sur le personnage, en témoigne la majeure partie de l’intrigue qui lui est confiée dans l’épisode 8 mais ce que John Boyega n’a pas compris c’est que malheureusement la firme aux grandes oreilles et Lucasfilm sont à l’écoute des fans.
Face au gigantesque désamour que les fans ont porté au film de Rian Johnson, la sentence fut sans appel. Le réalisateur d’ »A couteaux tirés » a été mis à la porte, et JJ Abrams rappelé à la hâte. Il fallait pour ce dernier, composer avec les remarques des fans, qui avaient fortement détesté l’intrigue tournant autour de Rose et Finn.
Résultat des courses : Rose a été évincée de l’intrigue PARCE QUE les fans l’avaient lynchée sur les réseaux sociaux mais Finn a toujours bénéficié d’un développement de personnage. JJ Abrams l’a emmené à diriger indirectement la résistance et à trouver sa « vraie » famille, au sein du groupement de Stormtrooper déserteurs. Sa relation avec Jannah est développée à la va-vite mais un peu comme tout le reste du film d’ailleurs.
Donc non, le personnage n’a pas été laissé de côté dans cette trilogie, bien au contraire. John Boyega a bien attendu le séisme actuel provoqué par la mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter pour cracher dans la soupe, au même titre qu’Anthony Mackie (qui avait critiqué le manque de diversité des équipes techniques de la série Falcon & The Winter Soldier).
Bon nombre d’acteurs soutiennent le mouvement (qui mérite amplement de l’être) mais ne cherchent pas, comme John Boyega, la lumière permanente, pour montrer qu’ils sont omniprésents pour ce combat. Michael B.Jordan en est un exemple. L’acteur de Creed et de Black Panther est un défenseur du mouvement, mais ne vient pas l’afficher de façon permanente comme Boyega et ne crache pas non plus sur ses employeurs qui font bouger les choses pour que la diversité au cinéma change. Disney le fait tardivement mais s’efforce à le faire dès maintenant. De plus, Michael B.Jordan est lui-même créateur de solutions, lui qui a lancé un programme contenant plusieurs directives facilitant l’inclusion à Hollywood contrairement à John Boyega qui n’a jamais rien proposé.
D’autres acteurs, dont certains qui ne sont même pas des acteurs noirs, décident aussi de faire bouger les choses à leur façon. Ryan Reynolds a notamment créé une filiale de sa boîte de production afin d’accueillir des stagiaires issus des minorités pour travailler avec lui sur des films. Mais là encore, l’acteur de Deadpool ne s’en est jamais vanté.
Le désir de Boyega semble simple : Se poser en défenseur de la bien-pensance tout en critiquant Disney pour s’ériger comme le seul porte-parole de la cause des noirs dans l’industrie cinématographique. On peut y voir une forme d’opportunisme et une envie de relancer une carrière (déjà ?) en perdition.
D’autant plus que John Boyega, qui prend directement à témoin le traitement réservé à Kelly Marie Tran par Disney, n’en est pas à son énième retournement de veste, en témoigne ses déclarations au Hollywood Reporter sur le harcèlement dont fut victime Kelly Marie Tran (Rose Tico) lors de la sortie de Star Wars : Les derniers Jedis en 2017 :
“Être sur le devant de la scène, c’est comprendre la masse [les fans, ndlr], savoir comment ils pensent. A travers les réseaux sociaux, nous nous engageons, nous prenons du bon temps mais, en même temps, ceux qui ne sont pas mentalement forts sont en fait faibles de croire chaque ligne qui sont écrites. »
Si l’acteur s’est ensuite excusé, cela ne justifie en rien les déclarations qui ne sont clairement pas là pour soutenir l’actrice, tandis qu’aujourd’hui il la prend comme faire-valoir de son discours pour tacler Disney. Enfin, voici un tweet de l’acteur datant du 19 Avril où celui-ci répondait à un fan qui trouvait Star Wars : The Rise of Skywalker embarrassant :
« Embarrassant ? LOL, tu rêves. C’était très satisfaisant, avec quelques déceptions, mais pas si importantes que ça. Tout le monde est passé à autre chose… »
Nous le maintenons, le mouvement Black Lives Matter est un mouvement à défendre mais nous critiquons la façon dont John Boyega tente de se l’approprier puisque cela n’est pas sain. Plus que de proposer de véritables solutions, l’acteur semble plus enclin à cracher dans la soupe du studio qui lui a ouvert les portes d’Hollywood, tout en retournant éperdument sa veste sur le sujet de son personnage ou sur celui de la postologie Star Wars. Il prend même à parti des actrices qu’il a taclé par le passé. Et vous ? Que pensez-vous de l’acteur ?
En tout cas ce dernier pourrait méditer sur une citation d’un certain Leonardo Dicaprio :
“Nous vivons dans un monde où le plus n’est jamais assez, où l’opportunisme et la cupidité se généralisent.”