Après l’excellent Get Out, et le dispensable Us, Jordan peele revient avec sa casquette de producteur pour se frotter au mythe de Cthulhu dans une série commandée par HBO, co-produite par Bad Robot, et diffusée à partir du 17 aout 2020 sur OCS City.
Misant sur la réalisatrice Misha Green, créatrice de la série Underground, Peele s’assure un plébiscite gourd influencé par le mouvement Black Live Matters. Bien que le livre dont s’inspire le show se situe déjà dans l’Amérique ségrégationniste des années 50, espérons que le message communautaire ne vienne pas parasiter l’aspect fantastique et le fond du récit, sans pour autant en minimiser l’impact. Le but est de concilier le fond et la forme dans un ensemble harmonieux. En tout cas, la bande-annonce est efficace et pleine de promesses.
De la malédiction d’Arkham à Underwater, en passant par Evil Dead et Cloverfield( déjà J.J. Abrams!), l’univers de l’écrivain HP. Lovecraft à depuis de nombreuses années, inspirées des adaptations plus ou moins réussies. En adaptant la nouvelle de Matt Ruff, Jordan Peele et sa bande contournent l’obstacle de l’adaptation directe en transposant à l’écran un livre lui-même inspiré de Lovecraft.
Une manœuvre astucieuse quand on sait qu’à l’inverse de Stephen King qui, dans un registre équivalent, a vu la plupart de ses œuvres transposées assez fidèlement à l’écran, les adaptations Lovecraftiennes ont depuis toujours souffert d’un traitement assez sommaire et avare de détails. Si la littérature de Lovecraft reste le plus souvent dans la suggestion que dans la description claire et précise d’événements, on est en droit d’attendre un jour une véritable transposition de son univers à l’écran tant les possibilités qu’offrent son monde et son bestiaire sont légions en puisant dans les craintes et superstitions païennes les plus anciennes.