Robert Downey Jr a commencé sa carrière cinématographique en 1970. Peu connu jusqu’aux années 2000, c’est véritablement avec le film Kiss Kiss Bang Bang de Shane Black en 2005 que l’acteur, au passé trouble et difficile se fait une place nette dans le cinéma mondial. Depuis, l’acteur s’est notamment distingué avec sa présence au casting de Zodiac de David Fincher (2007).
Mais c’est véritablement avec Iron Man (2008) de Jon Favreau que l’acteur entre dans le grand bain d’Hollywood. Apparu dans 11 films Marvel Studios, Robert Downey Jr ne fait plus qu’un avec le personnage de Tony Stark, qui nous a malheureusement quitté dans Avengers : Endgame.
En dehors de Marvel Studios, Robert Downey Jr a tourné dans le Date Limite de Todd Philipps (Very Bad Trip, Joker) et a incarné deux figures incontournables de la pop-culture, le Docteur Dolittle dans le remake de Stephen Gaghan et Sherlock Holmes dans les deux longs-métrages très réussis de Guy Ritchie.
La carrière post-Marvel semble difficile pour Robert Downey Jr en témoigne le score très décevant du Voyage du Docteur Dolittle (223 millions de recettes pour 175 millions de budget hors marketing). L’acteur a notamment tendu la perche pour un retour dans l’écurie Marvel.
Dans cette carrière riche de l’acteur Américain, il y a néanmoins une de ses performances que l’on pourra durablement retenir parce qu’elle se révèle être marquante et impressionnante : c’est son jeu d’acteur dans Le Juge, de David Dobkin (2014).
L’histoire raconte celle d’Henry « Hank » Palmer. Il est un avocat cynique et couronné de succès vivant à Chicago. Il est le papa d’une petite-fille mais est sur le point de divorcer de sa femme Lisa. Alors qu’il est en plein procès, il apprend par téléphone le décès de sa mère. Il retourne alors dans sa ville natale de Carlinville dans l’Indiana afin d’assister aux funérailles. Il y retrouve sa famille à qui il a tourné le dos depuis des années, notamment son père Joseph Palmer, le juge de la ville, un homme assez rude avec qui il n’a jamais eu d’affinité. Il revoit également ses deux frères, l’aîné Glen et le plus jeune, Dale, qui est autiste. Il recroise également Samantha, un amour de jeunesse. Les retrouvailles avec son père sont glaciales. Le lendemain, Hank et ses frères découvrent que la Cadillac DeVille 1972 de leur père est emboutie.
Après des questions sans réponses, le juge est accusé de meurtre. Il aurait percuté un cycliste qu’il avait jadis condamné pour meurtre. Alors qu’il ne devait rester à Carlinville que pour quelques jours, Hank décide de défendre lui-même son père. Ce dernier est d’abord réticent mais accepte sa défense. Ils vont devoir mettre leur rancœur et leurs divergences de côté pour innocenter le juge, face à Dwight Dickham, un procureur bien déterminé.
Le long-métrage de David Dobkin est un chef-d’oeuvre. Complet, percutant, rythmé, bénéficiant d’un scénario aux petits oignons, Le Juge étonne le spectateur et le transporte dans une histoire émotionnellement dense et extrêmement bien jouée. Le casting impérial (Robert Downey Jr, Robert Duvall, Vera Farmiga, Vincent d’Onofrio, Billy Bob Thornton) porte le film à bout de bras.
Véritable film d’auteur qui envoie des punchlines aussi puissantes que savoureuses, Le Juge est un vrai film de tribunal, un vrai film de procès, avec toute l’envergure humaine qui va avec. Et la performance de Robert Downey Jr est incroyable.
Véritable pilier du long-métrage, l’acteur s’enclave dans le même style de rôle que celui de Sherlock Holmes et de Tony Stark, celui d’un avocat déterminé, mégalo, prétentieux et cynique. Pourtant, à mi-chemin du long-métrage, le scénario emmène le personnage sur une autre voie, et Robert Downey Jr arrive à adapter à merveille ce changement, construisant ainsi sa vision la plus personnelle du personnage. Son alchimie avec les personnages secondaires fonctionne, et le duo qu’il forme avec Robert Duvall fait rentrer le film dans le panthéon de ses meilleures interprétations.
Le Juge de David Dobkin est un film à voir de toute urgence, toujours disponible en DVD, Bluray et 4K.