Le Mans 66 est un film qui retrace l’historique de la rivalité entre Ford et Ferrari lors des 24 heures du Mans en 1966. Le long-métrage est sorti le 13 Novembre 2019 en France et à remporté beaucoup de critiques positives (l’agrégateur de critiques Rotten Tomatoes lui a notamment donné la bagatelle de 92% de critiques positives et le long-métrage a remporté les oscars du meilleur montage et du meilleure montage son). Porté par Matt Damon et Christian Bale et réalisé par le talentueux James Mangold (Logan), Le Mans 66 parvient avec brio à se mouvoir d’une bonne façon dans les racines d’un bon biopic tout en nous offrant d’intenses scènes de courses, magnifiquement bien filmées.
Le Mans 66, de sa durée qui est environ de 2h30, peine un peu à démarrer. Le long-métrage installe une ambiance et une narration qui peut nous perdre au départ, tant il y a une montagne de détails à préciser, à retranscrire à l’écran. Certains passages sont inévitablement moins intéressants et moins efficaces que d’autres (notamment toutes les tractations de début entre Ferrari et Ford). Ce n’est que lorsque l’alchimie de la relation entre Carroll Shelby (Matt Damon) et Ken Miles (Christian Bale) démarre que l’on est emportés dans le long-métrage.
Au niveau de la réalisation, et c’est un secret pour personne, Le Mans 66 c’est un film de haute volée. Une réalisation proche de l’impeccable, avec des prises de vues extrêmement lisibles, que ce soit dans les scènes de courses ou celles à l’échelle humaine, Mangold capte les courses sur presque tous les plans pour renforcer notre immersion. La photographie de Phedon Papamichael retranscrit bien la Californie de l’époque et le montage, qui n’est pas trop victimes de cuts rapides, permet à notre rétine de convenablement apprécier l’action.
La musique de Marco Beltrami parvient à offrir des sonorités qui vont de pair avec les émotions que l’on ressent à l’écran. Tout le travail technique autour du Mans 66 est impeccable. Le film aurait presque pu mériter de facto l’Oscar du meilleur film.
Mis à part le scénario un peu longuet en début de métrage, le film de James Mangold est d’une maîtrise réelle, porté par un excellent Matt Damon et un omniprésent Christian Bale qui, amaigri, est dans son personnage à fond. Même si le film prend quelques libertés avec les événements phares de la rivalité Ford/Ferrari (Ken Miles n’a pas été empêché de concourir aux 24 Heures du Mans 1965 par la direction de Ford ou encore Enzo Ferrari n’a pas assisté aux 24 heures du Mans 1966 contrairement à ce qui est montré dans le film). Mais dans l’ensemble, Mangold respecte totalement ces personnages.
Découpé en plusieurs actes bien garnis avec une continuité dramaturgique et narrative cohérente et efficace, Le Mans 66 est probablement l’exemple même de la façon d’engager un biopic, c’est-à-dire de manière divertissante, rythmée et percutante.