La casa de Papel, énorme succès populaire de ces dernières années sur Netflix, vient de signer son retour avec une quatrième saison ultra-attendue par les fans. Et encore, ultra-attendu n’est qu’un doux euphémisme. Ce qui devait à la base tenir sur deux uniques parties, se solde finalement par la mise en place de deux autres chapitres. On pouvait frôler l’overdose, mais au final forcé de constater que Netflix réussit le tour de force, en plus de rendre sa série encore plus populaire, d’intensifier ses personnages et son intrigue centrale pour les rendre chacun iconiques, pour réussir à créer une tension dramatique omniprésente, emportant de plein fouet le spectateur dans ce tourbillon de suspens. Loin de la tranquillité léthargique de la troisième saison, cette quatrième partie bouscule tous les codes, joue sans cesse avec son spectateur et met les nerfs de celui-ci à rude épreuve. Le scénario ne cesse de surprendre, puisqu’il il n’y a plus le matelas tranquille du deus ex machina représenté par le professeur. Dans cette saison, y compris le professeur, tout le monde fonctionne via son instinct de survie.
Tous les protagonistes de la série ont un temps pour briller, tout le monde a son heure de gloire au sein de cette saison. Violente, éprouvante, émouvante et explosive, cette saison fait voler en éclats la sécurité et le confort que tous les personnages ressentaient depuis le début.
Tokyo prend de nouveaux galons, la relation entre Monica et Denver est, enfin, largement abordée, on aime toujours détester ce bon vieux Palerme et Bogota voit sa personnalité beaucoup plus travaillée que la saison précédente. Helsinki nous émeut, beaucoup, et l’unité de groupe chez ces braqueurs rend incontournable leurs relations. Malgré leurs tensions, une alchimie existe entre eux et on a envie de les voir réussir. Inéluctablement, la série a réussi quelque chose de grand, de très grand avec ses personnages. On taira tout propos concernant Nairobi, Le Professeur et Lisbonne (Raquel Murillo), leurs rôles étant au centre de l’intrigue. Concernant les méchants, forcé de constater qu’ils remplissent plutôt bien leurs rôles une nouvelle fois. Dommageable en revanche, d’avoir voulu faire de Gandia, l’agent de sécurité, un antagoniste par défaut sans aucune profondeur. Nous tairons aussi ce qui lui arrive (ou non) mais sa présence donne des moments sympathiques et imprévisibles, où on a l’impression de se retrouver dans Alien de Ridley Scott.
Mention spéciale aux flash-backs, où notre bon vieux Berlin est de retour. A nos yeux, il reste, inéluctablement, le visage et le cœur de cette série. Et oui, il va de nouveau pousser la chansonnette !
Vous l’aurez compris, la casa de Papel n’est peut-être pas la meilleure série de tous les temps mais elle vient concrètement de faire entre ses personnages parmi (pas que) les plus touchants du monde des séries. L’A.D.N de la série repose en effet sur les performances d’acteurs, et personne n’est en-dessous. Vous ne l’avez pas encore commencé ? Alors courrez vite suivre cet énorme tonneau de suspens qu’est La Casa de Papel, en termes de surprises, de suspens et d’attachement aux personnages, vous allez être servis.