The Demon Inside est un film d’horreur réalisé par Pearry Reginald Teo regroupant des acteurs méconnus tels que Robert Kazinsky (apparu tout de même dans des longs-métrages comme Pacific Rim ou l’adaptation live de Warcraft), Hannah Ward (Easy) ou encore Peter Jason (Avé César ! Jurassic World : Fallen Kingdom). Le film sortira dans nos salles le 25 Mars 2020.
The Demon Inside cherche directement à prendre le contre-pied des productions estampillées Blumhouse en prenant le parti-pris de jouer sur l’ambiance, sur le quasi huis-clos, avec un retour vers ce qui fait l’essence même des films d’horreur, à savoir le film de possession, abordé à de multiples reprises au cinéma. Et l’on ressent l’influence du réalisateur Singapourien. Les hommages à l’Exorciste de William Friedkin (2000) ou Annabelle (2014/2019) se font de suite ressentir (la poupée sur la balançoire, l’exorcisme sur le lit)…
Pearry Reginald Teo parvient à densifier son film grâce à une application particulièrement soignée de la réalisation qui se marie à merveille avec la photographie. Il multiplie les travellings assez maîtrisés pour, à chaque fois, brosser toutes les pièces de la demeure principale du personnage de Joel et de son fils. L’arrière-plan du cadre, toujours plongé dans l’obscurité, magnifie l’atmosphère. N’importe quoi peut surgir à l’écran, et à tout moment, ce qui rend le film profondément angoissant et stressant. Peu pourvu de jump-scares, il est clairement aux antipodes du style proposé par les films de Jason Blum.
Toute la première partie du film est ultra-intéressante puisque le scénario et la réalisation se marie bien pour proposer une montée en tension fluide, bien guidée par des transitions visuelles pourvues d’ingéniosités. Le film semble se découper en actes bien agencés pour convenablement aiguiller notre appréciation de l’histoire. Mais le film semble se perdre dans l’accélération de son rythme dû à sa durée plutôt courte (1h27) en se mélangeant les pinceaux entre la possession du fils et les visions du père. Le twist final proposé est aussi un peu capillotracté. On ne sait pas vraiment où le réalisateur a voulu nous emmener, malgré une prometteuse première partie.
Cependant, le décor renforce concrètement l’immersion que, nous, spectateurs, pouvons ressentir. La photographie sublime la demeure, qui devient un personnage à part entière dans les visions de Joel. Les scènes qui fonctionnent bien visuellement sont notamment les scènes de repas, où le focus est centré sur les personnages, permettant de plonger l’arrière-plan du cadre dans un noir qui ne nous tranquillise jamais. Malgré tout, et certainement en raison du manque de moyens, le film paraît un peu kitsch. Il y a peu d’effets visuels, et lorsqu’il y a la présence de créatures à l’écran, on ressent tout de suite l’absence de véritable frousse due au design anecdotique de ce que Joel voit au sein de ces apparitions. En revanche, les effets visuels liés à la possession du fils fonctionnent.
On retrouve aussi beaucoup d’inspirations liées à « Sinister » ou « Paranormal Activity » par l’utilisation d’un polaroïd par Joel à plusieurs reprises pour détecter la présence d’esprits. Le long-métrage joue un peu sur les mêmes procédés que ses homologues : beaucoup de hors-champ et l’utilisation de technologies pour essayer de voir ce que l’on ne perçoit normalement pas (Paranormal Activity 5).
En résumé, The Demon Inside est un film pétri de bonnes intentions, avec une excellente réalisation. Toutefois, il souffre aussi de quelques problèmes mineurs, mais reste un sympathique moment horrifique hors des canevas de Blumhouse ou du Conjuringverse.