Analyses

The Mask: un comics à l’ancienne.

The Mask: un comics à l’ancienne.

1994, le grand public découvre simultanément The Mask et son interprète Jim Carrey, dans un film qui propulsera sa carrière au sommet, faisant de lui le nouveau Jerry Lewis et la coqueluche d’Hollywood.

Pourtant il ne s’agit pas à l’époque d’une transposition fidèle au comics, mais bien d’une adaptation édulcorée et destinée à la famille que nous proposait le réalisateur Chuck Russell. Un reboot plus fidèle au matériau original serait actuellement en préparation avec une femme dans le rôle principal. Un choix artistique qui rappelle que n’importe qui peut porter le masque, reste à savoir si le public est prêt à dissocier Jim Carrey du personnage.

Enfin publié dans son intégralité aux éditions Delirious, le comics prend une route diamétralement opposée à son homologue cinématographique, hollywoodien et bon enfant. Exit donc le gentil Stanley Ipkiss, fan de tex Avery et amoureux transi de la belle Tina interprétée par Cameron Diaz, et place au Ipkiss antipathique de la version papier, qui trouvera dans le « Mask » l’instrument de multiples vengeances aussi sanglantes qu’infondées avant de passer le flambeau de son pouvoir à d’autres personnages, tout aussi minables que lui.

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Bien que le récit soit parsemé de gags que l’on retrouvait dans le film, la violence constante et l’agressivité des différents personnages rebuteront le lecteur qui tente de retrouver l’humour et la légèreté du long-métrage. Avec sa noirceur et son ambiance Punk-Trash assumée, nul doute que cette édition trouvera son public dans le lectorat actuel et comblera les fans de comics U.S. qui attendaient cette édition française avec impatience. Le dessin est signé Doug Manhke qui, après son travail sur The Mask, deviens un habitué de DC sur des titres tels que Batman, Superman, JLA, le One-shot The Man who laughs ou encore la minisérie Black Adam : The Dark Age et quelques numéros de Final Crisis. Le scénario est de John Arcudi, à qui l’on doit diverses adaptations de licences cinéma telles que Robocop, Alien, Predator, Barb Wire, ainsi qu’une étroite collaboration avec Mike Mignola sur le titre B.P.R.D., l’univers étendu d’Hellboy.Apparu en 1987 dans le Dark Horse presents, The Mask lorgne plus du côté de American Splendor, Fritz The Cat ou encore Watchmen, que des standards grand public des grosses écuries DC/Marvel.

Le récit gravite autour de plusieurs personnages, souvent médiocres, voire détestables, qui croisent la route d’un masque mystérieux qui confère à son porteur des pouvoirs quasi divins tels que l’invincibilité et l’omnipotence, ouvrant la porte du grand n’importe quoi à chacune de ses interventions. Outre l’aspect physique grotesque, le masque modifie la personnalité et désinhibe, le transformant, souvent malgré lui, en antihéros extrêmement violent. Ipkiss n’est pas le seul personnage en rappel au film, le lieutenant Kellaway est également présent, lui aussi grandement modifié. De plus, Walter, sorte de colosse invincible à la manière d’un Solomon Grundy, que l’on retrouve dans la série animée, est l’un des adversaires principaux du Mask. Malgré le fil rouge de la recherche et destruction du Mask par la police, le récit tiens en une succession de scènes de violence gratuite, souvent invraisemblables, qui n’offre que peu d’intérêt scénaristique et mise tout sur l’esprit « chien fou » de son personnage central.

Cette version n’est donc pas à mettre entre toutes les mains. Hottez-vous donc de la tête l’idée de faire découvrir le personnage et son univers par ce comics, le film et la série animée s’en chargeront tout aussi bien. Les amateurs de trash et d’irrévérence  » à la Deadpool » trouveront leur compte dans cet album sorti discrètement qui deviendra sans aucun doute un must-have pour les collectionneurs.

Cette édition est disponible en librairie spécialisée ou e-commerce au prix éditeur de 26 euros.

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