Précédé d’une forte réputation (Nouvelles technologies de tournage, Will Smith dans un double rôle, le come-back d’Ang Lee derrière la caméra -le réalisateur de l’incroyable Odyssée de Pi-…), Gemini Man arriva dans les salles obscures avec le costume du mastodonte technique, censé marquer une révolution graphique depuis Avatar de James Cameron. Au final, qu’est-ce que ça vaut ?
Pour être franc, Gemini Man est effectivement une claque visuelle sans précédent, tant les innovations visuelles sont énormes. Toutefois, il est nécessaire de vivre l’expérience dans de bonnes conditions pour que le film puisse en justifier son existence et son buzz autour de ses nouveaux artifices de réalisation.
Ce qui rend Gemini Man incroyable, c’est la technologie 3D 4K HFR (120 images par secondes), le rendu à l’image est d’une netteté ébouriffante, l’image est fluide, rendant les scènes des combat rapides et intenses. Les scènes de poursuites sont aussi tout aussi incroyables. La technologie est couplée à la réalisation maîtrisée d’Ang Lee (à grands coups de travellings minutieux et de plans- séquences comme lors de la poursuite en Colombie). La multiplication des points de vue adoptés (Caméras embarquées, plans panoramiques, visibilité du cadre au travers d’objets annexes -comme un rétroviseur ou un miroir…) permettent une immersion totale du spectateur. La technologie 3D 4K HFR est spécifique au film et offre déjà pas mal d’atouts que n’ont pas encore d’autres longs-métrages. En plus de la technologie Lightvibes propre aux salles ICE CGR (retranscription de certaines couleurs et explosions pendant le film grâce aux écrans perpendiculaires ; Spots lumineux se couplant aux couleurs du film) et du son Dolby Altmos accentuant la netteté du son, Gemini Man devient une expérience sensorielle inédite, quasiment ultime. On ne demande qu’à voir d’autres films du même acabit pour repousser encore plus loin les sensations que l’on peut vivre dans une salle de cinéma.
Nouvelle donnée technique d’envergure, la motion-capture est impressionnante de réalisme au niveau des détails du visage. Chaque goutte de sueur, chaque éraflure, chaque clignement d’œil est incroyable, tant le réalisme des séquences est poussé à son paroxysme.
Maintenant, en dehors de tout ça, Gemini Man reste tristement classique et déjà-vu dans son histoire. Rien de bien surprenant n’est conté, les dialogues sont souvent pauvres tout comme les retournements de situations, particulièrement faciles et conventionnels. Le film ne brille pas par sa finesse et son intelligence tant l’histoire n’est en rien inédite. Seul Will Smith semble tirer son épingle du jeu. Gemini Man reste donc plus un produit marketing mettant de nouvelles technologies en avant plutôt qu’un film intéressant pour le contenu qu’il propose.
Produit marketing inédit mettant en avant d’explosives nouvelles technologies d’appréciation du cinéma, Gemini Man est une œuvre qui marquera son temps d’un point de vue technique, mais il n’y a rien à tirer de son contenu, ultra-pauvre et cliché. C’est un long-métrage clairement must-see cette année, mais uniquement pour ses transcendances visuelles.
[rwp-review id= »0″]