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ANNA – La dernière carte de Luc Besson ? [Critique]

ANNA – La dernière carte de Luc Besson ? [Critique]

Le titre de notre critique est assez équivoque. Après le colossal échec financier de « Valérian et la cité des mille planètes » (Environ 100 millions de dollars de pertes pour Europacorp, la société mère de Besson), le studio du réalisateur Français est en zone rouge. Obligé de licencier ses employés, placé en procédure de sauvegarde le temps de négocier sa dette, le studio est en grand danger. C’est dans ces eaux troubles que sort « Anna »,  un espèce de fils prodige de « Nikita », « Léon » ou plus récemment « Lucy ».

Luc Besson reprend une thématique qui lui est propre, celle de la femme forte. Adoubant la féminité et ce que celle-ci peut représenter au cinéma, Besson livre avec « Anna » tous ses canevas qu’il a pu dresser dans sa filmographie d’action assez riche, quitte à ce que l’on ne soit que trop peu surpris au final.

Le problème avec « Anna », c’est que l’on assiste pas forcément à du mauvais cinéma. D’excellentes choses parsèment le long-métrage, comme de gros ratés et d’autres faits plus anecdotiques. Besson ressort tous les traditionnels archétypes de son cinéma (Les poursuites en voiture, les femmes hyper sexualisées -l’héroïne parvient à ses fins en couchant avec tous les seconds rôles, faut le souligner ça quand même-, les scènes d’actions très vite expédiées…) Les défauts d’un mauvais Europacorp (coucou Le Transporteur : Héritage) refont rapidement surface. Et devant de trop poreuses innovations cinématographiques, on déchante assez rapidement. S’il faut aussi reconnaître une certaine maîtrise de Luc Besson sur la réalisation avec certains plans vraiment soignés et classieux (Les scènes de combat avec Anna, où, en règle générale, la maîtrise de la photo par Thierry Arbogast), le scénario est une catastrophe. Alignant poncifs sur poncifs, l’histoire est sauvée par une maîtrise avec justesse de l’humour (plus présent que dans Lucy) qui nous permet de moins essayer de prendre cette histoire au sérieux et donc de l’apprécier un peu plus.

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Une petite inspiration de Red Sparrow quand même…

Côté ambiance, on sent une petite inspiration de « Red Sparrow » de Francis Lawrence (2018) puisque l’héroïne est ici dans un procédé clair de « séduction » -> Mission assassinat, ce qui peut paraître redondant. Le film, d’ailleurs, multiplie les flash-backs et les flash-fowards à outrance, ce qui pouvait rapidement nous dégager de la compréhension du fil rouge du récit. Sauf que Besson arrive à tout raccrocher vers une surprenante fin et une surprenante logique, toutefois parfois amenée avec d’énormes sabots.

On est rapidement le derrière entre deux chaises avec ce films. Puisque les inévitables poncifs d’Europacorp vous feront rapidement grincer des dents, comme le manque d’action (dû certainement au budget archi-limité du film). Il y a quand même certaines choses à sauver de ce gloubi-boulga parfois indigeste : Une maîtrise excellente de l’action (difficile de ne pas faire le rapprochement entre une scène d’Anna et une scène du premier Kingsman), une histoire qui essaie de nous surprendre, et un quatuor d’acteurs globalement convaincant.

L’histoire parvient à nous surprendre puisque la rapidité des enchaînements de la diégèse (le film se déroule sur plus de 5 ans) nous aiguille sans cesse sur de fausses pistes, et c’est intelligemment fait. Du côté des acteurs, Sasha Luss livre une première performance au cinéma assez honorable, et le trio expérimenté composé de Luke Evans, Cillian Murphy et Helen Mirren font le job. Mention spéciale à cette dernière qui étonne dans son rôle de dirigeante soviétique assez caricaturale.

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Oui, vous ne verrez que des pistolets silencieux pendant ce film.

Ainsi, « Anna » peut paraître indirectement comme le va-tout de Besson. Jetant ses dernières forces dans la bataille, le film livre un condensé de toute la filmo d’action d’Europacorp et de Besson en essayant de rendre le scénario plus abouti, plus mature et plus intelligent. C’est réussi à moitié, ça aura toutefois à nos yeux le mérite d’être meilleur que Lucy qui ressemblait autant à de la science-fiction qu’une tomate à un légume (ou à un fruit ? les débats sont ouverts). Allez le voir, il en vaut plutôt le coup.

 

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