Le dernier bébé des productions Blumhouse est arrivé dans nos salles obscures depuis maintenant une bonne semaine. Après les très réussis « Us » et « Glass » produits par la même maison, l’enjeu était de taille. Il s’agissait concrètement de voir le devenir final de MA. Produit misérable servant à rendre hystériques les ados peu friands de film d’horreurs (comme le furent auparavant les insipides Action ou vérité ou encore Happy Birthdead 2 You) ou véritable coup d’éclat ?
MA s’inscrit peut être dans la première catégorie tout en veillant à ne pas être aussi mauvais. C’est indéniable, il y a du bon comme du très mauvais dans ce film qui parvient à être satisfaisant en temps que thriller de seconde zone, et son souhait n’est de jamais surpasser sa modeste production, ce qui est propre au credo du studio de Jason Blum.
MA n’est pas un film d’épouvante, ni même un film d’horreur à proprement parler. Il est plus question ici d’un genre plus particulier : le thriller d’ambiance, où chacune des thématiques abordées sont profondément humaines. La menace est humaine, le foyer de celle-ci l’est tout autant, et les thèmes dénoncés sont la représentation macabre de faits se produisant dans notre vie de tous les jours (le harcèlement scolaire).
Toutefois, Tate Taylor, parvient à conserver, dans d’infimes moments, une souche horrifique à ses instants de tension. Ponctué par un unique jumpscare costaud (sonore et visuel), le film se concentre sur de l’horreur s’empreignant plus de comportements malsain que de véritables artifices horrifiques. Dans ce sens, cela accompagne bien la performance, bien sûre divine d’Octavia Spencer, parfaitement taillée pour le rôle et certaines scènes se révèlent assez réussies.
La scène où Sue Ann pose avec tous les ados endormis et mutilés prouve clairement le potentiel parfois trop peu exploité du film. Ce côté jusqu’au-boutiste et graphique de l’horreur humaine manque cruellement dans le reste du film, qui semble trop gentil avec ses personnages. Au final, Ma n’est qu’une menace claire et établie dans les vingt dernières minutes du long-métrage.
Les personnages sont, en revanche, hyper caricaturaux. Hormis Sue Ann, qui bénéficie d’un background assez développé grâce à plusieurs flash-backs, permettant une dénonciation claire et nette des conséquences du harcèlement scolaire, les autres personnages sont loupés. Quels ados seraient assez inconscients pour aller se bourrer la tronche dans le sous-sol d’une quinquagénaire inconnue au bataillon ? Tous semblent apathiques face au comportement de plus en plus bizarre de Ma comme si leurs rôles prédestinés semblaient d’être une unique chair à canon pour satisfaire l’objectif d’un slasher movie traditionnel et ainsi, bas de gamme.
En fait, Ma est un film plutôt convenable, mais terriblement indécis. Ne trouvant jamais le juste milieu entre son thème central et le côté malsain de l’horreur proposé, il n’est pas marquant mais reste en soit assez divertissant.
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