Captain Marvel avait la très lourde tâche de succéder à Infinity War. Après le fantomatique retour de Scott Lang lors d’Ant-Man and the Wasp, le MCU prends son premier virage 100% féminin pour offrir l’une des meilleures origin-story de l’univers cinématographique Marvel (derrière Iron Man et Docteur Strange quand même).
Possédant d’indéniables qualités, c’est un film qui n’est toutefois pas exempt de défauts : la phase 3 de Marvel laisse libre cours à de nombreuses pattes d’auteurs, et c’est ce qui faisait le charme de ce nouveau virage pris par Marvel.
Les directions artistiques du studios et les nouvelles prises de risques de certains cinéastes sont à saluer (Taika Waititi pour Thor 3 ; Ryan Coogler pour Black Panther…). Avec les aventures de Carol Danvers, on obtient des réalisateurs Anna Boden et Ryan Fleck, un semblant de space-opéra assez fade et minimaliste dans sa conception artistique mais qui parvient à transformer le film en oeuvre notable du MCU, grâce à la justesse de ton dont la personnalité de Carol Danvers est traitée.
L’origin story efface tous les clichés inhérents aux autres longs-métrage de l’écurie Marvel, prenant le soin de développer le personnage en continu, sans trop en faire. Femme forte et puissante, Carol Danvers est un nouveau souffle bienvenu dans l’écurie 80% masculine des supers-héros Marvel. Prenant une tangente de plus en plus sérieuse et mature, les films Marvel gagnent en qualité. Le duo Danvers-Fury marche à fond, et certaines questions qui jonchent le MCU trouvent ici leurs réponses. Le retour de Coulson est aussi à saluer mais n’est que peu exploité. Sa relation professionnelle avec Fury aurait mérité d’être creusée, mais ce n’est pas l’enjeu du métrage.
Personnage qui désamorce tous les clichés, Captain Marvel est un personnage avec un très bon build-up de sa puissance, justifié sans trop en faire, mais sa force herculéenne nous amène à conclure sur un point : Thanos est dans la merde, et on se demande légitimement comment les réalisateurs d’Engame vont réussir à gérer intelligemment un personnage aussi puissant face au Titan fou, qui aura donné du fil à retordre à tous les héros du MCU.
Réutilisant des clins d’oeil aux années 90, le film joue sur la nostalgie de l’époque pour proposer des pans comiques intéressants, poursuivis grâce à l’alchimie des relations humoristiques entre les personnages. Les scènes d’actions sont plutôt intéressantes et colorées mais un peu bordéliques par instants. La confrontation Yon Rogg (Jude Law) et Carol Danvers est intéressante car plus psychologique que vraiment physique.
Sans être artistiquement impressionnant, Captain Marvel est un film correct et sympathique. Souffrant de quelques longueurs, il parvient à développer les racines du futur personnage phare d’Endgame avec tact et intelligence, tout en se désenclavant d’origins-story trop conventionnelles. Parfois, le film arrive même à prendre les allures d’un buddy movie frais et sans prise de tête.
Brie Larson campe avec brio le personnage et Samuel L Jackson arrive à rester cohérent dans son personnage de Fury. Mais la vraie star du film est un chat (vous le découvrirez en salle). Bonne introduction pour Endgame, Captain Marvel est un film divertissant à aller voir en salle !